Lancé en 2013, Brothers: A Tale of Two Sons a rapidement gagné le statut de jeu culte grâce à son approche novatrice de la narration interactive et son gameplay unique. Ce jeu d’aventure, centré sur le périple émotionnel de deux frères cherchant à sauver leur père malade, a été loué pour sa capacité à tisser des liens profonds entre le joueur et les personnages, en utilisant une mécanique de contrôle simultané des deux frères qui a marqué les esprits. Avec l’annonce de son remake en 2024, l’industrie et les joueurs se retrouvent face à cette promesse de transposer cette expérience poignante dans un environnement technologique et graphique modernisé. Mais cet exemple bien précis démontre qu’il n’est pas toujours nécessaire de précipiter le retour d’un jeu pour le lisser tout en ne prêtant pas attention à ce qui constitue le coeur de son expérience.

Brothers: A Tale of Two Sons Remake n’est pas ce qu’on attendait

D’emblée, le remake de Brothers: A Tale of Two Sons s’annonçait comme un projet de taille, compte tenu de la réputation et de l’affection que la communauté porte à l’original. Cependant, les retours sur cette nouvelle version semblent indiquer une profonde incompréhension des éléments qui ont fait le succès du jeu d’origine. Au lieu d’une amélioration ou d’une réinterprétation respectueuse, les joueurs et les critiques sont confrontés à une œuvre qui semble dénaturer l’expérience originelle, posant la question de l’intégrité artistique et de la finalité de telles entreprises.

Le premier élément frappant est la direction artistique adoptée par le remake. Alors que le jeu original se distinguait par ses graphismes chaleureux et son style rappelant les livres d’images pour enfants, la nouvelle version opte pour un réalisme qui, loin d’enrichir l’univers, le prive de son ambiance accueillante et de sa magie. Cette transformation visuelle ne se limite pas à l’esthétique mais affecte également la lisibilité du jeu, un aspect crucial dans un titre où la narration visuelle et les énigmes occupent une place prépondérante. Des choix de design, tels que l’altération des couleurs et la recréation des cinématiques, modifient non seulement l’atmosphère mais aussi le sens et l’impact des moments clés de l’histoire.

La coopération au détriment des sentiments ?

Plus troublant encore, le remake semble avoir manqué une occasion de moderniser des aspects qui auraient bénéficié de révisions, tels que l’interface utilisateur ou certains éléments textuels, tout en altérant profondément des aspects fondamentaux du jeu qui avaient été acclamés. L’introduction d’un mode coopératif, par exemple, bien que potentiellement intéressante sur le papier, se montre comme un contresens par rapport à la conception originale du jeu, qui invitait à une expérience solo introspective, le joueur devant gérer les deux frères et, par extension, leurs interactions émotionnelles.

Cette addition, même si elle reste importante pour ce remake, semble révéler une méconnaissance de l’essence du gameplay original, qui reposait sur une symbiose entre le joueur et les personnages, une expérience presque méditative sur le deuil, la fraternité et la coopération. En permettant à deux joueurs de prendre le contrôle de chaque frère, le remake dilue cette expérience, comme le souligne l’avertissement des développeurs eux-mêmes, qui reconnaissent que le jeu a été conçu pour être joué en solo.

L’ensemble de ces choix questionne non seulement la vision artistique derrière le remake, mais aussi les motivations qui ont guidé sa production. La déception exprimée par de nombreux joueurs et critiques peut être perçue comme le reflet d’une tendance plus large dans l’industrie du jeu vidéo, où la volonté de capitaliser sur la nostalgie et le succès des titres passés conduit parfois à des décisions qui peuvent sembler déconnectées des attentes et des désirs de la communauté.

Les frères manquent le coche

Brothers: A Tale of Two Sons avait marqué les esprits par sa capacité à émouvoir, à innover et à proposer une aventure mémorable à travers un média souvent critiqué pour son incapacité à véhiculer de véritables émotions. Ce remake, avec ses choix discutables et ses modifications controversées surfant sur le succès des dernières aventures coop de Josef Fares, offre une occasion de réflexion sur ce qui fait l’âme d’un jeu vidéo et sur la manière dont les créateurs et les éditeurs abordent le délicat exercice de la remise au goût du jour d’œuvres appréciées. En fin de compte, l’accueil mitigé de cette nouvelle version montre qu’il est important de conserver l’intégrité et l’identité des jeux qui ont su toucher le cœur des joueurs, tout en explorant des voies pour les adapter aux attentes contemporaines sans en compromettre l’essence.

Points positifs:

  • Une belle mise à jour visuelle avec des textures plus fines
  • Le mode coopératif bien pensé
  • Une histoire touchante

Points négatifs:

  • La direction artistique plus réaliste peut diluer l’ambiance unique et le charme du jeu original
  • Les modifications apportées aux cinématiques et à l’expression des personnages
  • La refonte visuelle a rendu certains éléments de puzzle moins évidents
  • À part les améliorations graphiques et le mode coopératif, le remake n’apporte pas grand-chose

Fiche technique de Brothers: A Tale of Two Sons Remake :

Éditeur : 505 Games
Développeur : Avantgarden
Date de sortie : Le 28 février sur PS5, Xbox Series X/S et PC
Type : Aventure
Langue : Français

NOS NOTES ...
NOTE GLOBALE
6
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Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.
brothers-a-tale-of-two-sons-remake-test-avis-reviewBrothers: A Tale of Two Sons avait marqué les esprits par sa capacité à émouvoir, à innover et à proposer une aventure mémorable à travers un média souvent critiqué pour son incapacité à véhiculer de véritables émotions. Ce remake, avec ses choix discutables et ses modifications controversées surfant sur le succès des dernières aventures coop de Josef Fares, offre une occasion de réflexion sur ce qui fait l'âme d'un jeu vidéo et sur la manière dont les créateurs et les éditeurs abordent le délicat exercice de la remise au goût du jour d'œuvres appréciées. En fin de compte, l'accueil mitigé de cette nouvelle version montre qu'il est important de conserver l'intégrité et l'identité des jeux qui ont su toucher le cœur des joueurs, tout en explorant des voies pour les adapter aux attentes contemporaines sans en compromettre l'essence.

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