
Cyberpunk 2077: Ultimate Edition
Plateforme de test : Nintendo Switch 2
Date de sortie : 5 juin 2025
Développeur : CD Projekt RED
Éditeur : Bandai Namco
Style : RPG
Disponible sur :
L’annonce d’un portage de Cyberpunk 2077 sur Nintendo Switch 2 aurait semblé inconcevable il y a encore quelques années. Mais en 2025, le RPG futuriste de CD Projekt Red renaît une nouvelle fois avec une version Ultimate étonnamment stable sur la dernière console hybride de Nintendo. Après un lancement initial chaotique, le titre s’est peu à peu imposé comme un pilier du genre. Aujourd’hui, il s’offre un nouveau départ sur support portable, en incluant l’extension Phantom Liberty dès l’installation. Nous avons pris le temps de tester cette version en profondeur.
Une version ultra complète à emmener partout
Cyberpunk 2077: Ultimate Edition regroupe le jeu de base, toutes les mises à jour publiées depuis 2020, ainsi que le DLC Phantom Liberty, désormais intégré de manière transparente à l’expérience globale. Cette version Switch 2 propose donc un accès complet à l’histoire de V, ce personnage à la carte, aussi malléable que le joueur le souhaite. Le scénario reste inchangé : V est plongé dans une guerre de factions, coincé entre la pègre de Night City, des sociétés technologiques aux méthodes brutales, et un implant qui menace son intégrité mentale.
Le contenu narratif est identique aux autres versions, avec une immersion toujours aussi marquante. Les missions secondaires bénéficient du même soin d’écriture que la quête principale, ce qui pousse naturellement le joueur à explorer toutes les opportunités sans savoir où se trouve la frontière entre activité principale et quête annexe. L’écriture conserve son ton adulte, avec une violence assumée, un langage cru et des dilemmes moraux fréquents. Ce réalisme brut s’étend jusqu’aux quartiers de Dogtown, ajoutés via le DLC, où le joueur découvre une enclave encore plus radicale dans son traitement de la loi et de l’ordre.
Enfin, cette version Switch 2 conserve la structure à embranchements multiples, qui génère une rejouabilité excellente et naturelle. Certaines missions peuvent disparaître ou s’activer en fonction de simples lignes de dialogue. Le tout reste entièrement jouable hors-ligne, avec une prise en charge native de la cross-progression, facilitant les transferts entre plateformes pour les joueurs nomades.
Un monde toujours aussi dense et adulte
Night City reste le personnage principal de cette aventure futuriste. Ses rues, tantôt délabrées, tantôt ultra-technologiques, forment un écosystème crédible, où chaque district a ses propres codes sociaux, ses visages, ses tensions. L’immersion est totale. Les dialogues ne survolent jamais les sujets qu’ils abordent : on y parle de transhumanisme, de dérives capitalistes, de mémoire numérique ou de contrôle étatique. Loin du simple décor cyberpunk, cette ville vit et impose sa noirceur dès les premières heures de jeu.
C’est aussi un univers profondément adulte, non pas pour son contenu choc, mais pour la manière dont il impose au joueur des décisions lourdes de conséquences. Entre les rapports humains complexes, les rivalités de factions, et les ambitions personnelles contrariées, Cyberpunk 2077 multiplie les zones grises morales. Le duo formé par V et Johnny Silverhand — dont l’empreinte mentale se manifeste dans l’interface comme dans les choix narratifs — est l’un des ressorts dramatiques les plus réussis du jeu.
Même au sein de l’extension Phantom Liberty, ce niveau de densité reste intact. Dogtown, nouvelle zone ajoutée, pousse encore plus loin la logique d’un pouvoir dévoyé. Régie par un chef de guerre autoritaire, cette région coupe le souffle par son atmosphère étouffante. Les personnages qu’on y croise, notamment Solomon Reed, incarné par Idris Elba, bénéficient d’une qualité d’écriture rarement vue dans un DLC.
Chaque ruelle, chaque PNJ, chaque mission semble nourrie par un contexte politique, économique ou social. Et cette épaisseur, CD Projekt Red l’a conservée dans cette version Switch 2, sans la compresser.
Un gameplay très diversifié pour des heures de plaisir
Le système de personnalisation de Cyberpunk 2077 repose sur une multitude d’outils accessibles dès les premières heures de jeu. V peut se spécialiser dans le combat rapproché, les armes à feu, ou le piratage, avec des styles radicalement différents à la manette. Les cyberware, implants technologiques à insérer directement dans le corps via des ripperdocs, transforment profondément les capacités du joueur : saut amélioré, renforcement musculaire, vision améliorée, ou même fouet énergétique extensible depuis l’avant-bras.
L’arbre de compétences, modifiable à tout moment, autorise des ajustements fréquents sans frustration. Les combinaisons sont presque infinies et permettent d’adapter son approche au fil des missions. Les amateurs d’infiltration disposent aussi de nombreuses options pour manipuler leur environnement à distance, brouiller les systèmes de surveillance ou désactiver discrètement les ennemis. Le piratage prend ici une dimension presque magique : propagation de virus, explosions ciblées, désorientation des cibles, tout est fait pour offrir un gameplay tactique et gratifiant.
Le crafting bénéficie d’une interface simplifiée. Grâce à des composants génériques récupérés partout dans la ville, il devient facile d’expérimenter de nouvelles armes ou d’améliorer son équipement sans se perdre dans des menus techniques. Même après plusieurs dizaines d’heures, le jeu continue à offrir de nouvelles façons de jouer. La liberté de choix, presque déstabilisante, devient finalement un moteur de rejouabilité.
Un portage techniquement solide pour la Nintendo Switch 2
Le portage sur Switch 2 se révèle étonnamment stable pour un jeu de cette envergure. Deux modes d’affichage sont disponibles : un mode Qualité, plafonné à 30 images par seconde avec une meilleure fidélité visuelle, et un mode Performance à 40 images par seconde uniquement en mode docké et sur écran 120 Hz. En nomade, les deux options restent disponibles, offrant une flexibilité bienvenue selon les préférences du joueur.
Le rendu en portable est particulièrement bluffant. Grâce à l’écran VRR de la console, la fluidité reste constante et l’expérience visuelle dépasse ce qu’on pourrait attendre d’un appareil aussi compact. Quelques légers ralentissements apparaissent lors des chargements de nouvelles zones, notamment en véhicule ou dans Dogtown, mais rien de bloquant. On a également remarqué des baisses de fps plus fréquentes sur le DLC, ce qui est assez étrange et pourrait traduire un petit manque d’optimisation pour ce contenu plus récent.
Certaines anomalies visuelles sont apparues, comme des distorsions géométriques mineures, principalement dans les environnements les plus denses. Ces incidents n’ont toutefois jamais nui à la jouabilité. Le studio a également pris soin de peaufiner l’affichage avec des options graphiques comme le flou de mouvement, désactivable pour améliorer la netteté. L’ensemble reste convaincant et place cette version parmi les meilleurs portages réalisés à ce jour sur console hybride.
Un système de contrôle étonnement adapté à la console
Cette version Switch 2 introduit plusieurs modes de contrôle inédits qui enrichissent l’expérience sans la compliquer. Le gyroscope intégré permet un ajustement précis du tir à la première personne, avec des paramètres personnalisables : sensibilité, activation uniquement en visée, ou filtre des mouvements parasites. C’est un vrai plus, surtout en combat rapproché. Le support des souris externes est également présent, bien que moins convaincant, notamment à cause de la latence perceptible en dessous de 60 FPS.
Le portage propose aussi une fonctionnalité originale : les gestes de contrôle via Joy-Con détachés. En tenant les manettes comme une Wiimote et un Nunchuk, on peut effectuer des gestes spécifiques pour recharger, utiliser des soins ou interagir. Ce mode reste désactivé par défaut et nécessite de terminer le tutoriel de T-Bug pour l’activer. Fiable mais gadget, il reste une curiosité agréable à tester, sans apporter de gain tangible à long terme.
Un défaut mineur mérite toutefois d’être signalé : la commande de rechargement via la touche Y ne répond pas toujours, de façon aléatoire. Le problème semble lié à la méthode de contrôle spécifique, et non aux Joy-Con eux-mêmes. Rien de bloquant, mais une mise à jour serait la bienvenue. Dans l’ensemble, ces options illustrent un travail sérieux d’adaptation au hardware de la Switch 2, avec une volonté de proposer une expérience complète, mobile et personnalisable.
Du coup, ça vaut la peine ?
Cyberpunk 2077 Ultimate Edition sur Nintendo Switch 2 réussit à maintenir l’ambition de son univers sans sacrifier ni profondeur ni stabilité. Le contenu est dense, l’expérience technique maîtrisée, et les options de personnalisation bien pensées. Ce portage confirme les capacités de la nouvelle console de Nintendo à accueillir des titres exigeants sans compromis majeur, tout en offrant un confort de jeu nomade qui élargit encore les possibilités pour les habitués comme pour les nouveaux venus.
Points positifs :
-
Le portage complet avec Phantom Liberty intégré dès l’installation
-
La fluidité visuelle en mode portable, très convaincante grâce au VRR
-
La richesse de personnalisation et de gameplay maintenue intacte
-
L’univers narratif dense et adulte, inchangé par rapport aux autres versions
-
Les contrôles gyroscopiques bien implémentés, avec de nombreux réglages
-
La prise en charge du cross-save, pratique pour les joueurs multi-supports
Points négatifs :
-
Quelques petites anomalies graphiques de temps en temps
-
Le contrôle par geste trop accessoire, plus gadget qu’essentiel
-
Une latence un peu gênante avec le mode souris, limitant son intérêt réel