Coïncidant avec la mort de l’artiste légendaire Akira Toriyama, l’arrivée de la série Sand Land sur Disney+ a aussi amorcé la tendance transmédia de cette franchise issue d’une histoire racontée dans les manga du créateur de Dragon Ball. Même si cette œuvre a été adaptée en 2023 avec un film uniquement réservé au public japonais, ce n’est que cette année que Belzébub et ses amis se sont fait connaître mondialement avec une adaptation sur petit écran, un tout nouvel arc inédit, Forest Land, ainsi qu’un jeu vidéo signé Bandai Namco que nous allons vous présenter.
Le jeu Sand Land, reproduction fidèle de l’œuvre qui étend son lore
Ce qu’il faut savoir, c’est que le jeu vidéo Sand Land se base sur le manga et la série TV ainsi que le film qui sont tous deux une adaptation fidèle de ces ouvrages. Mais la série TV étend également, tout comme le jeu, le scénario à une nouvelle région, Forest Land. L’aventure débute donc dans l’ordre chronologique des choses. Nous incarnons Belzébub, le prince des démons, qui s’avère être le fils de Dabra, liant ainsi le lore de cette licence à celui de Dragon Ball Z. Malgré le conflit interminable entre les humains et les démons, Belzébub décide de s’allier à Rao, shérif d’un village voisin, pour partir à la recherche d’une source d’eau qui pourrait mettre un terme à l’interminable sécheresse qui ronge les deux clans. Accompagné de son fidèle compagnon Thief, Belzébub, sans le savoir, va entamer un périple qui changera à jamais la relation entre les deux clans et l’histoire de son royaume.
Le jeu Sand Land de Bandai Namco se présente donc sous la forme d’un jeu d’aventure avec une composante RPG très accessible. Tout au long de la campagne, le joueur vivra les évènements de la série TV (et du manga, par extension) tout en découvrant aussi de petits scénarios annexes pour justifier les différentes missions principales et secondaires. En outre, le joueur fera connaissance avec un tout nouveau personnage principal, Ann, spécialement créée pour le jeu. Mais d’autres PNJ s’ajouteront au tout pour venir enrichir l’univers et ainsi faire dévier le joueur du scénario principal. C’est en tout cas un point très positif, car puisque le jeu suit scrupuleusement le scénario de la série TV, empruntant même de nombreuses séquences de celle-ci reproduites avec le moteur du jeu, cela permet aux joueurs ayant déjà découvert Sand Land d’arpenter les recoins du royaume et aider ses habitants.
Une traversée désertique pas si dangereuse que ça
En soi, la difficulté n’est pas bien élevée. Même les combats de boss restent accessibles à la majorité des joueurs en mode normal, une difficulté supérieure ne faisant qu’augmenter leurs PV et leurs dégâts. C’est donc une aventure qui n’est pas prise de tête et est clairement destinée à livrer aux curieux cette histoire unique. Au fil des heures de jeu, le joueur aura la possibilité d’apprendre à Belzébub de nouvelles capacités et des capacités passives à ses alliés Rao et Thief.
Mais un gros aspect du gameplay se concentre sur le pilotage et les combats en véhicules. Le pilotage n’est pas des plus agréables puisque lui aussi très rigide. Mais les combats sont assez divertissants. Il y a plusieurs véhicules au programme, depuis le tank à la moto en passant par le robot sauteur. En plus d’être un moyen de transport rapide ou utile pour atteindre certains recoins de la carte, chaque véhicule dispose de ses forces et ses faiblesses.
Par ailleurs, Ann, nouveau personnage de Sand Land, servira de mécano et pourra améliorer les différentes pièces de ces véhicules, lootées sur les ennemis ou construites à l’aide de ressources éparpillées un peu partout. On pourra ainsi interchanger les canons, les chenilles, la mitrailleuse, le moteur et les améliorer pour plus d’efficacité.
Un monde inutilement étendu, Sand Land laisse paradoxalement peu de place à la surprise
Seulement, les à côtés peuvent décevoir. Les quêtes annexes, bien que divertissantes scénaristiquement parlant, ne proposent pas des objectifs très variés. Aussi, le monde de Sand Land et Forest Land propose peu de secrets et ne motive pas vraiment les joueurs à l’exploration. La plupart du temps, les cachettes sont renseignées avec un marqueur dans le champ de vision du joueur pour l’inciter à aller les voir, mais il en résulte une ouverture intempestive de coffres identiques pour des récompenses qui ne sont pas toujours intéressantes. En fait, mis à part des ressources, le joueur n’aura jamais vraiment de grandes surprises.
Ce qui est également étrange, c’est l’étendue de la carte. Elle est énorme. Il faut parfois du temps pour atteindre un point à pieds ou en véhicule. Comme si Bird Studio en avait pleinement conscience, le titre met à disposition des joueurs de nombreux points de réapparition rapide. Dès lors, explorer la map perd de son intérêt et rend le joueur fainéant en lui permettant rapidement d’atteindre un objectif puisque l’entre-deux n’est pas attrayant. C’est selon nous le point le plus frustrant du jeu.
Une adaptation fidèle, mais qui mérite plus
Globalement, le sentiment d’aventure délivré par Sand Land est bien présent. D’ailleurs, ceux qui n’ont jamais vu l’animé apprécieront sans doute cette patte artistique propre à Akira Toriyama avec l’excellente VO du soft.
Le scénario est prenant et vraiment intéressant pour tous ceux qui s’intéressent de près aux créations de l’artiste avec ce côté naïf que l’on retrouvait dans Dragon Ball ou Dr Slump. Pour les autres, le jeu est aussi un moyen de se plonger plus profondément dans cet univers, mais l’engouement sera peut-être moindre vu les limitations du gameplay. Car si on a aimé donné deux ou trois patates aux bandits, corrigé des boss plutôt sympas et arpenté les kilomètres de carte, l’aspect ludique Sand Land s’apparente à de nombreuses adaptations manga passées de Bandai Namco.
Le titre joue donc la sécurité tout en s’offrant un rendu visuel plus fin qu’à l’accoutumée. En somme, ce n’est pas un mauvais jeu, mais il ne marquera pas forcément les esprits. C’est avant tout le scénario qui est touchant et qu’il faut découvrir absolument.
Points positifs:
- L’univers du manga respecté et une histoire touchante
- Un rendu esthétique vraiment bon rappelant les traits du dessinateur original
- Un scénario bien étendu pour divertir les joueurs durant plusieurs heures
- L’aspect RPG très accessible
Points négatifs:
- Une certaine rigidité dans les contrôles du personnage et des véhicules
- Des environnements souvent trop vides et inutilement vastes, forçant à utiliser constamment les voyages instantanés
Fiche technique de Sand Land :
Éditeur : Bandai Namco
Développeur : Bird Studio
Date de sortie : Le 26 avril sur PS5, Xbox Series X|S et PC
Type : Aventure
Langue : anglais / japonais sous-titré français