Il y a tout juste un an, Mortal Kombat 1 débarquait avec fracas, offrant aux joueurs des combats épiques et un casting de rêve. Depuis, NetherRealm Studios n’a pas chômé. Entre les mises à jour saisonnières et les ajouts de personnages, le jeu a su garder sa communauté en haleine. Certes, tout n’a pas été parfait – on pense notamment aux fameuses microtransactions qui ont fait grincer des dents. Mais dans l’ensemble, l’équipe a su rectifier le tir et proposer un contenu solide, toujours aussi brutal et jouissif.
Et aujourd’hui, on se penche sur l’extension tant attendue, Règne du Khaos, vendue à 49,99€. La promesse est alléchante : une nouvelle histoire, des personnages inédits, et des mécaniques qui viennent pimenter le gameplay.
Règne du Khaos promet une histoire barrée et de nouveaux personnages
L’extension Règne du Khaos arrive avec l’ambition de prolonger l’expérience de Mortal Kombat 1 en proposant un scénario inédit. Le grand méchant de cette nouvelle aventure n’est autre que Havik, bien connu des fans pour son caractère imprévisible et sa soif de chaos. Cette fois-ci, lui et sa bande de tarés ont un plan des plus tordus : conquérir toutes les lignes temporelles à l’aide des kamidogu, des reliques anciennes aux pouvoirs dévastateurs.
Il en résulte un gros bazar dans l’univers du jeu, où les gentils et les méchants se retrouvent à devoir faire équipe. On ne va pas se mentir, l’histoire reste dans la veine de ce qu’on connaît de la série : du grand n’importe quoi, mais diablement divertissant. Les cinématiques sont toujours aussi impressionnantes, et le doublage donne vie à des personnages hauts en couleur.
Mais au-delà de l’histoire, ce qui retient vraiment l’attention, c’est l’arrivée de nouveaux personnages jouables. Les fans attendaient impatiemment le retour de Cyrax et Sektor, et Règne du Khaos ne les a pas oubliés. Le duo cybernétique, avec son esthétique de ninjas high-tech, fait une entrée fracassante. En plus, Noob Saibot, l’ombre vengeresse, est de la partie. Avec eux, c’est un trio explosif qui s’invite dans l’arène.
Cependant, si ces nouveaux venus apportent un vent de fraîcheur au roster, leur intégration dans l’histoire laisse à désirer. On aurait aimé un peu plus de profondeur dans le traitement de leur relation et de leurs motivations. Mais bon, on est là pour distribuer des mandales, pas pour philosopher sur les dilemmes moraux des robots ninjas !
Là où Règne du Khaos surprend vraiment, c’est dans sa capacité à proposer quelques nouvelles mécaniques de jeu et combos. Avec l’introduction des animalités, chaque personnage peut désormais se transformer en animal pour achever son adversaire de manière encore plus spectaculaire. Oui, ça paraît absurde, mais avouez qu’un combat entre un hippopotame et un alligator, ça a de quoi marquer les esprits !
Pour l’instant, c’est un bon début pour cette extension qui, malgré quelques défauts, apporte de la variété et du fun. Mais tout n’est pas rose non plus.
Règne du Khaos rate l’entrée en scène de personnages alléchants
Parmi les nouveautés de cette extension, l’arrivée de Cyrax et Sektor faisait saliver les fans de longue date. Ces deux ninjas cybernétiques, emblèmes des anciens opus, avaient tout pour faire vibrer la fibre nostalgique. Mais dans Règne du Khaos, leur retour manque de punch.
Dès leur première apparition, l’effet « waouh » est bien là. Leur design est impeccable, alliant technologie de pointe et influences ninja, avec des mouvements repensés pour coller à la nouvelle timeline. Cependant, une fois passé l’effet de surprise, on se rend compte que quelque chose cloche. Leur histoire personnelle et leur relation complexe, autrefois au cœur de l’intrigue, sont à peine survolées.
Souvenez-vous : dans les précédents jeux, Cyrax et Sektor étaient les symboles de la division au sein du clan Lin Kuei. Une lutte entre tradition et modernité, entre libre-arbitre et soumission aux machines. Ici, ce conflit est réduit à une simple querelle d’ego. En quelques dialogues bâclés, Cyrax change de camp comme on change de chemise. Pas de réflexion, pas de dilemme. Juste un revirement forcé pour les besoins du scénario.
C’est là que le bât blesse. On sent que les développeurs ont voulu aller vite pour intégrer ces personnages sans trop se compliquer la vie. Résultat : un développement bâclé qui laisse un goût amer. Ce qui aurait pu être une confrontation épique se transforme en un échange banal et sans relief.
Heureusement, tout n’est pas à jeter. Sur le plan du gameplay, ces deux-là assurent le show. Cyrax, avec ses pièges explosifs et ses enchaînements dévastateurs, reste fidèle à sa réputation. Quant à Sektor, ses attaques à base de missiles et de flammes lui confèrent une agressivité redoutable. Bref, ils sont fun à jouer. Mais on aurait aimé plus de consistance dans leur intégration narrative.
Ce traitement expéditif contraste fortement avec l’attention portée à Noob Saibot et Havik, qui bénéficient, eux, d’un véritable arc narratif. Dommage que ce souci du détail n’ait pas été étendu à l’ensemble des personnages.
Un rythme déséquilibré gâche l’expérience de jeu
Dans un jeu de combat comme Mortal Kombat 1, le rythme de la campagne est primordial. On veut que l’action s’enchaîne sans temps mort, tout en offrant des pauses narratives pour souffler un peu entre deux combos dévastateurs. Malheureusement, l’extension Règne du Khaos pêche par un pacing inégal qui risque de laisser plus d’un joueur sur le carreau.
Le gros souci, c’est la répartition des chapitres. Au lieu de varier les personnages comme c’était le cas dans les campagnes précédentes, Règne du Khaos nous force à incarner les mêmes protagonistes pendant de longues sessions. Par exemple, vous pourriez passer une heure entière avec le même personnage, à répéter les mêmes mécaniques de jeu. Autant dire que ça peut vite devenir lassant, même pour les plus fans.
Certains chapitres traînent en longueur, tandis que d’autres sont expédiés à la vitesse de l’éclair. On passe d’une phase de combat intense à une série de cinématiques interminables, puis retour au combat sans transition fluide. Ce déséquilibre casse le rythme et nuit à l’immersion. À plusieurs reprises, on a l’impression que l’histoire est mise en pause pour remplir le quota de combats obligatoires.
Pire encore, certains personnages-clés de l’extension, comme Havik, n’ont pas droit à autant de temps d’écran qu’ils le mériteraient. Le résultat, c’est une impression de développement inachevé. On aimerait en savoir plus sur leurs motivations, leurs plans, mais tout est survolé, expédié. On passe trop vite d’une révélation à l’autre, sans jamais s’attarder sur les implications.
Ce problème de rythme est d’autant plus frustrant que l’histoire, dans son ensemble, est plutôt captivante. Mais au lieu de profiter pleinement des moments forts, on se retrouve à subir des phases de gameplay répétitives qui coupent l’élan narratif. C’est d’autant plus regrettable que Règne du Khaos avait le potentiel de proposer une expérience plus équilibrée et immersive.
L’extension se termine vite mais propose des ajouts intéressants
Après des heures de baston et de retournements de situation, Règne du Khaos se conclut de manière… surprenante. En effet, la campagne principale de cette extension se boucle en à peine deux à trois heures. Comparé à la richesse et à la complexité de l’histoire du jeu de base, ça fait un peu court.
Cette fin précipitée laisse un goût d’inachevé. On aurait aimé explorer davantage certains arcs narratifs, surtout ceux liés à Havik et sa bande de fous furieux. Juste quand l’histoire commence à prendre de l’ampleur, boum, c’est déjà terminé. Dommage, car il y avait matière à creuser plus en profondeur les relations entre les personnages et les conséquences de leurs actions sur les différentes timelines.
Par ailleurs, cette extension introduit aussi de nouvelles mécaniques qui apportent un peu de fraîcheur. Les « Animalities » font leur grand retour après des décennies d’absence, et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est un ajout bienvenu. Chaque personnage peut désormais se transformer en animal pour achever son adversaire de manière spectaculaire. Entre Goro qui devient un ours féroce et Kung Lao qui se change en faucon dévastateur, les possibilités sont nombreuses et, surtout, gratuites. Pour une fois, pas de microtransactions à l’horizon, un vrai soulagement !
Autre nouveauté, le mode Tours Klassiques bénéficie de nouvelles variantes, proposant des défis inédits et plus corsés. Pour les joueurs en quête de challenge, c’est une excellente nouvelle. Vous pourrez ainsi vous mesurer à l’IA dans des combats où les règles du jeu sont sans cesse chamboulées, avec des modifications de gravité, des effets environnementaux imprévisibles, et bien plus encore.
Ces ajouts compensent un peu la brièveté de la campagne, même si on reste sur notre faim. Ils témoignent de la volonté de NetherRealm Studios de diversifier l’expérience de jeu et d’offrir du contenu pour tous les profils de joueurs, que vous soyez un amateur de lore ou un mordu de combat pur et dur.
Règne du Khaos, un DLC dont on se passerait bien
Au final, Règne du Khaos parvient à offrir un spectacle divertissant, malgré quelques maladresses narratives. Cette extension montre surtout la capacité de NetherRealm Studios à expérimenter avec son univers tout en respectant les attentes des fans. Les nouveautés, comme les animalities, rappellent que même après tant d’années, MK sait toujours surprendre. On espère simplement que les prochaines aventures creuseront davantage les enjeux et les personnages. Pour l’instant, cette plongée dans le chaos vaut le détour, ne serait-ce que pour les transformations animales qui font mouche.
Points positifs
- Les animalities font un retour remarqué avec des transformations spectaculaires.
- Noob Saibot est bien exploité et apporte de la fraîcheur au casting.
Points négatifs
- La campagne est trop courte et manque de profondeur
- Le rythme du jeu est inégal avec des phases de gameplay répétitives
- Un DLC beaucoup trop cher pour ce qu’il apporte