
Star Wars Outlaws Gold Edition Nintendo Switch 2
Plateforme de test : Nintendo Switch 2
Date de sortie : 4 septembre 2025
Développeur : Massive Entertainment
Éditeur : Ubisoft
Style : Action – RPG
Disponible sur :
Sorti initialement sur les consoles de salon et PC, Star Wars Outlaws débarque en cette fin d’été sur Nintendo Switch 2 dans une version Gold particulièrement généreuse. Cette adaptation portable intègre l’ensemble des contenus additionnels disponibles à ce jour : les extensions Wild Card et Pirates Fortune, la mission exclusive Le Pari de Jabba ainsi que plusieurs packs cosmétiques et narratifs. Mais au-delà du contenu, c’est bien la qualité du portage qui concentrait les attentes. Critiqué en amont pour ses performances supposément bancales, le jeu arrive finalement dans une forme bien plus solide qu’on aurait pu l’imaginer. Après plus de 24 heures passées à explorer les recoins de la galaxie en compagnie de Kay Vess, voici un retour complet sur cette version Switch 2.
Une histoire originale dans l’univers Star Wars
Pour rappel, Star Wars Outlaws s’inscrit dans une chronologie bien précise de l’univers canonique : entre L’Empire contre-attaque et Le Retour du Jedi. Le joueur y incarne Kay Vess, une voleuse tentant de se faire une place dans l’ombre des grands événements galactiques, au cœur d’un univers dominé par les cartels criminels et l’Empire. Loin des Jedi et des grandes batailles, l’histoire prend le parti d’un ton plus terre-à-terre, presque intimiste.
Cette orientation se retrouve aussi dans les contenus additionnels, intégrés directement à cette édition. Les scénarios secondaires restent cohérents avec l’esprit du jeu : infiltration, contrats douteux, trahisons… Ils enrichissent subtilement le parcours de Kay, sans jamais casser le rythme. L’écriture, si elle n’atteint pas des sommets d’originalité, bénéficie d’une mise en scène soignée et de personnages secondaires bien campés. La mission Pari de Jabba, notamment, propose une variation intéressante sur les mécaniques de base, tout en capitalisant sur la nostalgie des fans de la trilogie originale.
L’ensemble forme un récit cohérent, bien rythmé, qui parvient à créer une vraie atmosphère de Star Wars « de la rue », entre deals foireux dans des cantinas brumeuses et fuites tendues dans des hangars impériaux mal éclairés.
Un gameplay (trop ?) fidèle à la formule Ubisoft
Sur le plan du gameplay, Star Wars Outlaws applique les recettes bien connues du monde ouvert à la sauce Ubisoft. La carte est massive, truffée de points d’intérêt : primes à collecter, objets à récupérer, quêtes secondaires et défis divers. Dès les premières heures, l’interface se charge de marqueurs jusqu’à ressembler à une peinture abstraite, ce qui peut provoquer un sentiment de surcharge. Pour certains joueurs, cette abondance représentera un plaisir de complétion ; pour d’autres, une forme de dispersion.
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Heureusement, l’exploration se révèle bien plus plaisante. Traverser les dunes à bord de son speeder procure une sensation de liberté grisante, renforcée par une direction artistique cohérente. Les environnements variés incitent à la découverte, et les phases spatiales, bien que simples, réussissent à capturer l’essence des dogfights Star Wars. Ce sont des moments de pur divertissement, où le jeu semble pleinement assumer son identité.
Le rythme des missions est aussi un autre point fort. L’introduction progressive des mécaniques de jeu, à travers des séquences telles que la réparation du Trailblazer ou l’infiltration de bases impériales, assure une montée en puissance bien maîtrisée. Certaines missions offrent même une mise en tension efficace, où l’on se retrouve coincé dans des installations impériales à improviser une évasion, blaster en main. Ces instants de pression sont parmi les plus mémorables.
Mais tout n’est pas aussi équilibré. Les combats souffrent d’un manque d’impact : le blaster principal donne une sensation trop légère, et les rares armes alternatives n’apportent pas suffisamment de variété. Le système de modifications permet d’ajuster l’équipement, mais reste superficiel. Le mode furtif, quant à lui, propose une approche minimale, efficace lorsque tout fonctionne, mais rapidement frustrante lorsqu’un bug d’IA trahit une infiltration parfaitement menée.
La Nintendo Switch 2 s’en sort bien sur cet open-world à grande échelle
Attendu au tournant, le portage sur Switch 2 déjoue bon nombre d’inquiétudes initiales. Les performances globales sont stables, même en monde ouvert ou lors des affrontements spatiaux. Aucun ralentissement majeur n’a été constaté durant les missions principales ou les phases d’exploration, même si quelques légers à-coups de framerate peuvent survenir de temps à autre.
L’expérience ne vise évidemment pas les 60 fps, mais propose une fluidité assez constante proche des 30 fps, suffisante pour garantir un confort de jeu durable. Quelques crashs ont toutefois été recensés au cours de longues sessions, sans perte de progression grâce à un système de sauvegarde régulier. Ce genre de désagrément reste isolé, et pourrait être corrigé via un patch correctif à venir.
Visuellement, et contrairement à ce que nous avons pu lire peu avant la sortie du portage, la version Switch 2 impressionne par la qualité de son rendu graphique, notamment lorsqu’on la compare à des plateformes comme le Steam Deck. L’éclairage dynamique, la modélisation des environnements et les animations affichent un niveau de finition élevé pour une console portable. Certaines textures accusent néanmoins le coup, notamment sur les cheveux ou les effets d’explosions, qui rappellent des standards visuels bien plus datés.
À cela s’ajoute du pop-in fréquent dans les zones densément peuplées et un flicker de modèle lorsqu’on accède au menu via pause. Le grain cinématographique activé par défaut masque en partie ces défauts ; une fois désactivé, les limites techniques deviennent plus apparentes. Heureusement, l’interface est entièrement adaptée au jeu nomade, avec la possibilité d’ajuster la taille des textes et indicateurs, ce qui améliore considérablement la lisibilité en mode portable.
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L’intégration des commandes gyroscopiques mérite également d’être saluée : le motion aiming, activable à la visée, se veut très réactif et précis, apportant un vrai gain de confort. Une fonctionnalité qui montre bien le soin porté à ce portage. Star Wars Outlaws sur Switch 2 prouve bien qu’il a été pensé pour y être joué confortablement, sans compromis majeur sur l’expérience globale.
Une direction artistique à tomber
L’univers de Star Wars Outlaws tire parti d’une direction artistique soignée, qui privilégie l’authenticité visuelle à la surenchère technique. Malgré quelques limites inhérentes au support, l’ensemble dégage une véritable personnalité visuelle. Les décors — de la poussière des déserts aux néons des cantinas — sont baignés d’une lumière dynamique qui accentue l’immersion. Le cycle jour/nuit et les effets d’ombres participent à créer des ambiances crédibles, renforcées par une colorimétrie fidèle à l’univers Star Wars.
Les animations des personnages s’avèrent également convaincantes, avec des mouvements fluides aussi bien dans les cinématiques que pendant les phases de jeu. Si certaines modélisations secondaires paraissent un peu rigides, les séquences pré-calculées conservent une qualité proche de celle des autres supports, ce qui permet de maintenir une narration visuelle homogène.
Côté audio, Outlaws fait preuve d’une rigueur rare. La bande-son orchestrale accompagne avec justesse les moments de tension comme les phases contemplatives. Chaque envolée symphonique, chaque variation discrète dans les arrangements contribue à l’ambiance. Le design sonore, quant à lui, coche toutes les cases : les blasters claquent, les vaisseaux grondent, et les bruitages environnementaux (voix de fond, bips électroniques, portes hydrauliques) créent une toile sonore crédible.
Le doublage de Kay Vess et des personnages secondaires se montre à la hauteur : voix nuancées, dialogues bien rythmés, tonalité juste. Le travail sur l’audio, souvent négligé dans les portages, reçoit ici un traitement soigné qui participe pleinement à l’expérience globale. L’immersion sonore n’est jamais trahie par les limites de la console, ce qui renforce l’idée que ce portage a été pensé avec sérieux, jusque dans les moindres détails.
Points positifs :
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Une histoire originale bien intégrée à la chronologie Star Wars
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Un portage Switch 2 très stable, fluide et bien optimisé
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La direction artistique cohérente, avec des ambiances marquées
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Des commandes gyroscopiques bien pensées pour le mode portable
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Une bande-son soignée et un design sonore immersif
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Des contenus additionnels inclus dès le lancement (édition Gold)
Points négatifs :
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Une IA régulièrement aux fraises, qui nuit aux séquences d’infiltration
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Des textures inégales (cheveux, explosions) et du pop-in fréquent
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Un contenu de carte surchargé, typique du modèle Ubisoft
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Quelques crashs ponctuels lors de longues sessions