
SOMA
Plateforme de test : Nintendo Switch 2
Date de sortie : 8 juillet 2025
Développeur : Abylight Studios
Éditeur : Frictional Games
Style : Horreur
Disponible sur :
Dix ans après sa première apparition sur PC et consoles, SOMA effectue son retour sur la nouvelle Nintendo Switch 2. Porté par Abylight Studios, ce survival-horror narratif conçu par Frictional Games retrouve une nouvelle jeunesse sur la console de Nintendo. Avec un gameplay centré sur l’exploration, des choix moraux lourds de conséquences et une ambiance oppressante, SOMA met en avant une vision très singulière de la peur, loin des codes habituels du genre.
Quand Simon Jarrett passe du scanner au cauchemar aquatique
Tout commence en 2015. Simon Jarrett, survivant d’un accident de voiture, vit avec un traumatisme crânien dont les symptômes persistent. Dans l’espoir d’obtenir un diagnostic plus précis, il accepte de participer à une expérimentation médicale basée sur une numérisation de son cerveau. Après l’examen, le noir total. À son réveil, Simon se retrouve isolé dans une station sous-marine déserte, Pathos-II, en plein océan Atlantique. Nous sommes en 2104. Deux décennies se sont écoulées depuis la fin de l’humanité en surface.
Dans ce décor post-apocalyptique immergé, Simon croise la route de Catherine, une chercheuse dont la conscience a été numérisée et stockée dans un terminal. Faute de mieux, il la transfère dans son Omni-Outil, un appareil multifonctions qu’il gardera sur lui durant tout le jeu. Ce binôme improbable sert de fil narratif, entre dialogues immersifs et découvertes macabres sur le sort de l’espèce humaine. SOMA ne propose ni tutoriel appuyé ni cinématique explicative : il faut composer avec l’ignorance du héros pour reconstruire les événements du passé.
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Une histoire qui vous prend aux tripes, choix après choix
Tout au long de la dizaine d’heures que dure l’aventure, SOMA impose un rythme lent, propice à la réflexion. Chaque nouveau segment de Pathos-II vient enrichir la narration, que ce soit par les enregistrements laissés par les anciens occupants ou les dialogues entre Simon et Catherine. Le joueur découvre peu à peu l’ampleur des événements qui ont conduit à l’extinction humaine, tout en affrontant ses propres dilemmes éthiques.
Certaines scènes exigent de faire des choix lourds de sens, sans qu’aucune option ne paraisse vraiment juste. Ces moments, rarement présentés comme des embranchements classiques, s’insèrent directement dans la narration et modifient la perception du joueur sur Simon, mais aussi sur lui-même. Le jeu questionne la notion d’identité, de conscience et de survie à travers des dialogues soignés et des situations glaçantes.
L’écriture tire sa force de cette tension morale constante. La peur vient moins des monstres que de l’angoisse existentielle liée à l’isolement, à la mémoire et à la perte de repères. Une ambiance renforcée par une bande-son minimaliste, dominée par des nappes de synthé et des notes de piano mélancoliques, qui accompagnent sans jamais submerger.
Exploration à haut risque et puzzles immersifs au cœur de Pathos-II
L’essentiel de l’interaction repose sur l’exploration et la résolution de petites énigmes environnementales. Le joueur manipule directement objets et mécanismes : ouvrir une trappe, repositionner un circuit, activer un système hydraulique. Ce contact physique, même s’il reste scripté, favorise l’immersion. Les puzzles ne posent pas de grande difficulté, mais leur résolution récompense par le sentiment de progresser concrètement dans un univers oppressant.
La progression est émaillée de rencontres avec des créatures aux comportements variables. Certaines poursuivent Simon dès le moindre bruit, d’autres imposent une approche furtive. Lorsqu’elles fonctionnent, ces phases instillent une véritable tension. Les plus marquantes méritent leur place parmi les meilleurs instants d’horreur du jeu. D’autres, plus prévisibles, peuvent perdre en impact, voire provoquer une certaine lassitude.
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La structure labyrinthique de Pathos-II multiplie les couloirs obscurs, les salles désertées et les plongées sur le plancher océanique. La direction artistique soutient une atmosphère de fin du monde, renforcée par des fragments de lore à glaner sur les terminaux. Ces données complètent les dialogues et permettent de mieux cerner les anciens habitants de la station, donnant à certains choix narratifs une portée encore plus déstabilisante.
Pas un bug à l’horizon : SOMA tourne très bien sur la nouvelle console de Nintendo
Techniquement, ce portage se montre solide. SOMA tourne sans ralentissements notables sur Nintendo Switch 2, assurant une expérience fluide du début à la fin. Le moteur du jeu, peu gourmand, se prête bien aux capacités de la console. Aucun compromis majeur n’a été relevé, que ce soit sur le plan visuel ou sonore.
Les textures conservent une certaine finesse, les effets de lumière participent pleinement à l’ambiance étouffante de Pathos-II, et les temps de chargement s’avèrent discrets. Même lors des phases plus chargées en scripts, la console maintient une stabilité exemplaire. Le travail d’adaptation réalisé par Abylight Studios se montre rigoureux, offrant une version portable parfaitement jouable sans sacrifier l’essence du jeu original.
Au final, SOMA reste malgré toutes ces années une expérience à part au rayon des jeu d’horreur narratif. Son retour sur la Nintendo Switch 2 conserve toute la force de son univers, porté par une direction artistique sombre, une écriture dense et des thèmes lourds de sens. Le portage assure une exécution technique propre, sans dénaturer les intentions initiales. Pour ceux qui n’avaient pas encore plongé dans les abysses de Pathos-II, cette version constitue une excellente porte d’entrée.
Points positifs :
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Une histoire forte et bien écrite
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Une ambiance sonore maîtrisée
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Une direction artistique marquante
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Un portage fluide sur Nintendo Switch 2
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Des choix narratifs puissants
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Une exploration immersive
Points négatifs :
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Des rencontres avec les monstres inégales
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Une progression parfois trop lente
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Une peur qui repose davantage sur l’ambiance que sur l’action