
JDM: Japanese Drift Master
Plateforme de test : PC
Date de sortie : 21 mai 2025
Développeur : Gaming Factory
Éditeur : Gaming Factory
Style : Course arcade
Disponible sur :
Ambiance nocturne nippone, moteurs rugissants, pneus qui crissent dans des ruelles serrées : JDM: Japanese Drift Master coche toutes les cases du fantasme du drift à la japonaise. Sur le papier, ce jeu en monde ouvert a de quoi faire saliver les fans de la culture auto : environnements modélisés sous Unreal Engine 5, flotte de véhicules inspirés du réel, personnalisation détaillée, et une campagne solo construite autour d’un pilote déchu. Pourtant, une fois lancé dans l’asphalte de Gintama, les limites de l’expérience apparaissent rapidement.
Un Japon fantasmé comme décor, avec une histoire qui reste en retrait
Le jeu nous met dans les baskets de Tomasz « Touma » Stanowski, alias Toma, un pilote européen sanctionné pour ses dérapages légaux, contraint de fuir vers le Japon pour refaire sa vie dans l’underground du drift. Sa destination : Gintama, une ville fictive aux allures réalistes, où chaque détail semble sorti d’une carte postale. On y retrouve les célèbres kei cars, des ruelles bordées de vélos, des enseignes lumineuses, et une architecture traditionnelle éclairée par des couchers de soleil flamboyants.
La technique est assez impressionnante. Le moteur Unreal Engine 5 offre une mise en scène soignée pour ce jeu de course particulier : la pluie s’abat sur les routes de montagne, les orages font gronder le ciel, et les cerisiers en fleurs accompagnent les dérives dans une ambiance à mi-chemin entre Tokyo Drift et une publicité pour un constructeur japonais. C’est dans ces décors que le jeu révèle son meilleur visage.
Cependant, l’histoire en elle-même ne va pas beaucoup plus loin que son point de départ. Le scénario avance via des dialogues inspirés de mangas, parfois caricaturaux, avec des figures clichées du genre : pilotes solitaires, rivaux excentriques et jeunes femmes admiratives. Mais ce qui aurait pu être une faiblesse devient presque un atout, tant le décor prend le dessus sur la narration, offrant aux joueurs l’occasion de construire leur propre expérience au fil des missions et des défis.
Drift arcade ou conduite technique ? Un gameplay qui hésite encore


Une vraie passion mécanique : tuning, modèles cultes et progression
Le parc automobile de JDM: Japanese Drift Master regroupe 27 véhicules, entre modèles sous licence et clones assumés de classiques japonais. Certains noms sont modifiés, mais il ne fait aucun doute que les passionnés reconnaîtront un faux Mitsubishi ou une Toyota AE86 déguisée. Ces modèles bénéficient d’une modélisation soignée, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Chaque habitacle est fidèlement reconstitué, et c’est depuis le cockpit que l’on peut admirer les animations du pilote et des passagers, ajoutant une dimension immersive aux sessions de dérapages.
La personnalisation joue un rôle central dans la progression. Il est possible de modifier les jantes, les sièges, les volants, les pommeaux de vitesses et bien plus encore. Les modifications visuelles sont pleinement visibles en course, ce qui renforce le lien entre le joueur et son véhicule. Au fil des missions et des réussites, le joueur accumule des crédits permettant soit d’améliorer les performances, soit d’investir dans une esthétique plus marquée.
Le jeu introduit également un système de maîtrise propre à chaque voiture : plus vous roulez avec un modèle donné, plus son niveau augmente, débloquant au passage de nouvelles pièces ou options de personnalisation. Combiné au niveau de pilote global qui progresse lui aussi, ce système incite à s’attacher à un seul véhicule plutôt qu’à collectionner. L’argent étant difficile à obtenir, on se retrouve souvent à faire évoluer un coupé d’entrée de gamme jusqu’à l’étape ultime : l’acquisition d’une NSX ou d’une Skyline GTR, bien plus chères mais redoutables une fois optimisées.
Ce lien construit avec un modèle unique renforce l’immersion, et compense partiellement l’absence de contenus secondaires. En mettant l’accent sur la personnalisation et l’amélioration continue, le titre propose une progression gratifiante, bien que répétitive, où chaque nouveauté obtenue vient enrichir le plaisir de conduite.
Quand l’IA déraille et que la physique s’emmêle
Sous ses airs d’expérience accessible et grisante, JDM: Japanese Drift Master peine à maintenir une cohérence dans sa difficulté et son comportement de jeu. Les adversaires dirigés par l’IA affichent un comportement pour le moins erratique : parfois amorphes lors des courses en duo, comme s’ils déambulaient au volant d’une citadine vieillissante, et d’autres fois imbattables sur circuit, adoptant une trajectoire trop parfaite pour rester crédible.
Le jeu alterne ainsi entre des épreuves bien trop faciles et d’autres où la voiture adverse semble propulsée par une physique alternative. Cette disparité nuit à la courbe de progression, décourageant certains joueurs et décevant les plus aguerris. Le problème s’accentue lors des événements sur circuit fermé, où l’IA donne l’impression de rouler sur rail, sans jamais commettre la moindre erreur.
Du côté de la circulation, les comportements sont tout aussi incohérents. Dans les petites rues, les véhicules se comportent avec une certaine logique, mais dès qu’on approche des grandes zones urbaines ou des voies rapides, le trafic devient clairsemé et figé, comme s’il s’agissait d’un décor peint. De plus, tous les véhicules roulent strictement sur une seule voie, brisant toute illusion de spontanité dans l’environnement.
Ce manque de rigueur touche également la physique générale du jeu. Certaines barrières sont totalement rigides, d’autres se brisent sans logique. Les véhicules semblent flotter ou rebondir sur certains obstacles, et les zones de collision manquent de cohérence, avec des buissons qu’on traverse sans réaction visuelle ou des scooters figés dans le bitume. Ces incohérences techniques entachent l’immersion, surtout pour un titre misant autant sur le spectacle visuel.
Enfin, l’absence de dégâts visibles sur les carrosseries limite la tension en course. Même si cela peut s’expliquer par le cadre semi-réaliste et la présence de véhicules inspirés du réel, le choix de n’intégrer ni éraflures ni impact visuel retire une part d’authenticité à l’ensemble.
Un open world sans vie, malgré des promesses plein les yeux
Malgré sa présentation en monde ouvert, JDM: Japanese Drift Master repose sur une structure linéaire, enchaînant les missions principales avec peu de diversions véritables. En dehors des courses et des défis liés à la progression du scénario, l’environnement manque de densité. Quelques radars automatiques, des garages et un centre d’entraînement viennent meubler la carte, mais l’exploration libre ne révèle ni secrets, ni événements dynamiques.
Les décors, aussi soignés soient-ils, deviennent rapidement de simples toiles de fond. Contrairement à des titres comme Forza Horizon 5, aucun panneau à détruire, aucun objet caché, aucune course aléatoire ne vient rompre la routine. Le jeu présente bien un compteur de complétion de contenus, mais les collectables annoncés ne sont pas encore disponibles. Cette absence de contenu secondaire pèse d’autant plus que certaines zones de la carte sont barrées, affichant un simple « bientôt disponible ».
En l’état, le sentiment d’ouverture est illusoire : les trajets entre les missions servent davantage de transitions que d’occasions de découverte. Le monde ne réagit pas aux actions du joueur, et les rares interactions disponibles restent scriptées. L’expérience finit par ressembler à une succession de missions isolées plutôt qu’à un véritable bac à sable automobile.
Un jeu lancé trop tôt ? Ce qu’il manque (et ce qui est prévu)
Derrière son emballage prometteur, le jeu trahit une sortie précipitée. Plusieurs fonctionnalités mentionnées dans les menus ou les fichiers du jeu sont absentes au lancement. La carte laisse apparaître des zones verrouillées, des collectables à débloquer plus tard, et une interface prévoyant des niveaux de difficulté qui ne sont pas encore activés.
Parmi les manques les plus flagrants, on note l’absence de mode photo, de replays, et de rétroviseur fonctionnel. Même le système de navigation GPS se révèle chaotique, conduisant parfois le joueur vers des murs invisibles ou des routes inaccessibles. Ce sont des éléments de confort souvent attendus dans un jeu de ce genre, et leur absence contribue à un sentiment d’inachèvement.
Un prologue du jeu, « Rise of the Scorpion », avait pourtant suscité un certain engouement sur Steam. Il a depuis été retiré, et son contenu n’a pas été intégré tel quel dans la version complète. Quant au multijoueur ou aux classements en ligne, aucune trace pour l’instant, alors même que le gameplay se prête naturellement à la compétition communautaire.
Les développeurs annoncent des mises à jour prochaines avec de nouveaux modes de jeu, une IA retravaillée, et plus de contenu. En attendant, la version actuelle donne l’impression d’une base solide, mais incomplète, appelée à évoluer dans les mois suivant sa sortie.
Un démarrage en trombe qui demande encore quelques réglages
JDM: Japanese Drift Master est un jeu qui impressionne par son esthétique et sa prise en main instantanée, mais qui laisse sur sa faim dès que l’on cherche de la profondeur. Son environnement japonais soigné et ses dérapages grisants procurent un véritable plaisir de conduite dans les premières heures, mais la structure linéaire, les comportements d’IA aléatoires, l’absence de contenu secondaire et les nombreuses fonctions manquantes en freinent rapidement le potentiel.
Avec une base technique solide et un concept qui a du charme, le titre de Gaming Factory pourrait largement évoluer à travers des mises à jour futures. En l’état, il s’adresse surtout aux amateurs de sensations visuelles et de personnalisation automobile, prêts à faire abstraction de ses lacunes systémiques. Un jeu à surveiller, mais encore en rodage.
Points positifs
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Le décor japonais richement modélisé sous Unreal Engine 5
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La prise en main arcade efficace et agréable à la manette
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La personnalisation poussée des véhicules
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L’ambiance sonore et visuelle immersive sur les premiers instants
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La progression liée à la maîtrise des voitures
Points négatifs
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Le monde ouvert vide et pauvre en contenu secondaire
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L’IA incohérente et peu engageante en course
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La physique inconstante selon les situations
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Les nombreuses fonctions manquantes au lancement
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L’absence de multijoueur et de fonctionnalités sociales
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Le GPS inutilisable et la navigation laborieuse

Maliki: Poison of the Past
Plateforme de test : Nintendo Switch OLED
Date de sortie : 22 avril 2025
Développeur : Blue Banshee
Éditeur : Blue Banshee
Style : RPG
Disponible sur :