
Crash Bandicoot 2: Cortex Strikes Back
Plateforme de test : PlayStation
Date de sortie : 31 octobre 1997
Développeur : Naughty Dog
Éditeur : PlayStation
Style : Plateforme
Disponible sur :
En 1997, Crash Bandicoot 2: Cortex Strikes Back s’imposait comme l’un des piliers de la plateforme 3D sur PlayStation. Développé par Naughty Dog, ce second opus redressait la barre après un premier épisode prometteur mais bancal. Près de trente ans plus tard, le jeu revient en force dans l’imaginaire collectif des joueurs, grâce à la nostalgie… mais aussi à sa version remasterisée via la Crash Bandicoot N. Sane Trilogy. L’occasion était trop belle : revisiter cette aventure culte, manette en main, pour vérifier si le fun d’hier tient toujours la route aujourd’hui.
Entre warp rooms, glissades millimétrées, secrets bien gardés et polar bears survoltés, Crash 2 cache sous ses faux airs de cartoon un level design diablement intelligent. Voici notre plongée complète dans ce chef-d’œuvre old-school.
Crash Bandicoot 2 : De la mascotte PlayStation au jeu culte du catalogue PS1
À la fin des années 90, la PlayStation avait besoin de sa mascotte. Alors que Nintendo pouvait compter sur Mario et Sega sur Sonic, Sony, lui, pariait sur un marsupial orange surexcité : Crash Bandicoot. Si le premier volet posait les bases d’un univers burlesque, son gameplay rigide et son système de sauvegarde hasardeux freinaient son accès au panthéon des classiques.
Tout change en 1997. Naughty Dog revient avec Crash Bandicoot 2: Cortex Strikes Back et rebat les cartes. Contrôles affinés, warp room en guise de hub non linéaire, level design plus lisible, sauvegardes manuelles : tout est fait pour fluidifier l’expérience de jeu. Crash gagne aussi en moveset, avec l’apparition de la glissade et du belly flop, qui apportent dynamisme et verticalité au gameplay.
Le jeu ne se contente pas de corriger les erreurs de son prédécesseur : il les transcende. En laissant le joueur choisir l’ordre des niveaux, en intégrant des chemins secrets, et en posant les bases d’une véritable boucle de complétion (entre cristaux, gemmes blanches et gemmes colorées), Crash 2 impose une formule stabilisée qui servira directement de base à son successeur.
Niveau narration, le jeu enchaîne directement avec les événements du premier volet. Cortex, toujours en quête de domination mondiale, tente une manœuvre risquée : manipuler Crash pour récupérer les cristaux éparpillés sur Terre. Une fausse alliance qui installe une ambiance légèrement plus nuancée que celle de son prédécesseur, sans jamais sombrer dans le récit trop bavard.
Avec l’arrivée de Coco, la sœur de Crash, et de nouveaux antagonistes comme N. Brio et Dr. N. Gin, la galerie de personnages s’étoffe. Chaque warp room introduit son lot de nouveautés : environnements thématiques, mécaniques spécifiques, et surtout une difficulté progressive bien calibrée. En somme, Crash Bandicoot 2 consolide les fondations de la licence, en misant sur un équilibre maîtrisé entre accessibilité et profondeur.
Un gameplay retravaillé pour plus de fluidité
L’une des premières sensations en relançant Crash Bandicoot 2, c’est cette impression de précision retrouvée. Le bandicoot, jadis un peu rigide, se manie désormais avec une souplesse bien plus agréable. Les collisions sont mieux gérées, le tempo des sauts plus lisible, et la glissade, qui peut s’enchaîner avec un saut, devient rapidement un outil stratégique pour franchir efficacement les obstacles.
Exit les erreurs de jeunesse du premier épisode : ici, Naughty Dog affine sa formule avec intelligence. Chaque niveau agit comme un terrain d’apprentissage progressif. Turtle Woods introduit la physique des sols boueux, Hang Eight oblige à prendre en main le jetboard, tandis que les niveaux enneigés comme Snow Go intègrent subtilement la mécanique des surfaces glissantes. Chaque environnement impose ses propres contraintes, sans recourir à des tutoriels explicites.
Autre détail révélateur : la warp room agit comme un véritable carrefour d’expérimentation. On peut tester, recommencer, et surtout progresser sans subir la frustration des retours en arrière brutaux. Le jeu s’adapte aussi au joueur. Un système de difficulté dynamique permet à ceux qui peinent de recevoir une aide contextuelle (masques supplémentaires, checkpoints additionnels), sans pour autant brider le rythme pour les plus aguerris.
Enfin, difficile de ne pas évoquer le plaisir immédiat de la manette en main. Chaque mouvement de Crash est soutenu par une animation lisible et expressive. Le ressenti est tel qu’on se surprend à enchaîner les figures juste pour le plaisir, preuve d’un gameplay assez fluide et satisfaisant pour séduire au-delà des simples objectifs.
Niveaux emblématiques et secrets bien gardés
Là où Crash Bandicoot 2 impressionne encore aujourd’hui, c’est dans sa capacité à multiplier les idées sans jamais perdre le joueur. Chaque niveau propose un terrain de jeu unique avec son ambiance, ses pièges, et parfois même ses propres règles. Les jungles boueuses de Turtle Woods, les rivières survoltées de Hang Eight, les steppes glacées de Bear Down ou encore les couloirs mécaniques de Piston It Away affichent une diversité bienvenue. Ce renouvellement constant évite l’effet de redondance qui guettait bon nombre de jeux de plateforme à l’époque.
Derrière ce défilé de décors, Crash 2 cache aussi une myriade de chemins alternatifs. Les death routes, accessibles sans mourir jusqu’à un point donné, offrent des séquences souvent plus corsées, tout en promettant des gemmes blanches supplémentaires. Certains niveaux comme Cold Hard Crash ou Spaced Out exigent même plusieurs passages pour être complétés à 100 %, les objectifs étant parfois dissimulés dans des zones inaccessibles au premier essai.
Mais c’est dans ses niveaux secrets que le jeu se montre le plus joueur. Via des warp zones camouflées, Crash Bandicoot 2 permet d’accéder à des sections inédites ou de revisiter des niveaux existants par des entrées alternatives. Un saut précis sur une caisse dans Air Crash, une plateforme cachée dans Unbearable, un chemin qui n’apparaît qu’en ne touchant aucune caisse dans Turtle Woods : autant de moyens pour débusquer des trésors bien planqués. Ces éléments encouragent l’exploration, la mémoire, et le fameux “je recommence juste une fois”.
Enfin, certaines zones comme les stages à dos de Polar, l’ours blanc au regard attendrissant, restent gravées dans les mémoires des joueurs. Entre séquences à toute allure et pièges millimétrés, ces niveaux condensent tout ce que la série sait faire de mieux : du rythme, du fun, et une bonne dose de challenge maîtrisé.
Musique, doublages et ambiance visuelle
Derrière son apparente simplicité graphique, Crash Bandicoot 2 cache une direction artistique cohérente et expressive, pensée pour maximiser l’impact visuel sur un hardware limité. Chaque environnement bénéficie d’un traitement visuel distinct : des forêts tropicales verdoyantes aux laboratoires mécaniques froids, en passant par les grottes enneigées. L’ensemble forme un voyage visuel varié, sans surcharge, mais avec une vraie identité.
Les animations de Crash méritent à elles seules une mention spéciale. Il ne s’agit pas simplement de sauter ou tourner sur soi : chaque action est amplifiée par des réactions exagérées et comiques, fidèles à l’esprit cartoon du jeu. Lors des courses-poursuites, par exemple, ses yeux s’écarquillent, ses jambes moulinent, et ses expressions faciales ajoutent du rythme au gameplay sans avoir besoin d’interface.
Côté son, Crash 2 fait fort. La bande-son signée Josh Mancell abandonne les nappes sonores un peu ternes du premier opus pour offrir une BO plus marquée, plus musicale, plus fun. Surf rock, percussions tribales, rythmiques électroniques : chaque morceau colle au décor du niveau qu’il accompagne. Le résultat est aussi accrocheur que pertinent, avec des variations subtiles entre les versions “normales” et “bonus” des musiques.
Mention spéciale aux thèmes polaires ou aux warp rooms, à la fois mémorables et efficaces dans leur ambiance. Même les bonus stages ont droit à des thèmes sur-mesure, souvent plus légers, apportant une respiration bienvenue entre deux séquences plus tendues.
Les effets sonores ne sont pas en reste : caisse explosée, rebond sur les ennemis, glissade sur la glace, ou activation de checkpoint — tout est identifiable instantanément. Cela participe à rendre chaque action satisfaisante et lisible, renforçant ainsi la clarté du gameplay.
Enfin, impossible de ne pas saluer le doublage vocal, en particulier celui de Clancy Brown dans le rôle de Cortex. Ses interventions théâtrales, tantôt menaçantes, tantôt ridicules, ajoutent une épaisseur inattendue au récit. Crash, lui, reste muet, mais ses bruitages et mimiques suffisent à faire passer l’émotion.
Un classique qui traverse le temps sans perdre en impact
Revisiter Crash Bandicoot 2 en 2025, c’est redécouvrir un jeu qui a su poser les jalons du genre plateforme 3D avec une précision rarement égalée à l’époque. Ses mécaniques affinées, ses niveaux construits comme des puzzles à tiroirs, et son habillage sonore et visuel toujours efficace en font bien plus qu’un simple titre rétro.
Sa structure non linéaire, sa rejouabilité poussée par un système de complétion exigeant, et son humour omniprésent lui permettent de rester pertinent et amusant, même pour un public actuel. Qu’on le redécouvre via la version PS1 ou dans sa mouture remasterisée, le plaisir reste intact.
Un indispensable pour les joueurs en quête d’un défi accessible, bien pensé, et chargé de personnalité. Crash 2 ne se contente pas de survivre au temps : il le traverse en glissant.
Points positifs :
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Le gameplay revisité, plus fluide et précis
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La structure non linéaire avec les warp rooms
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Le level design inventif et riche en secrets
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La bande-son dynamique et mémorable
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La rejouabilité élevée grâce aux gemmes et chemins alternatifs
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L’univers cartoon maîtrisé visuellement et soniquement
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L’équilibre entre accessibilité et challenge
Points négatifs :
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Le système de progression peu clair pour les gemmes colorées
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La difficulté parfois inégale dans certaines death routes
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L’absence de narration développée, un peu datée en 2025
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Le manque de tutoriels explicites pour les nouveaux joueurs