
Bravely Default Flying Fairy HD Remaster
Plateforme de test : Nintendo Switch 2
Date de sortie : 5 juin 2025
Développeur : Square Enix
Éditeur : Squer Enix
Style : RPG
Disponible sur :
Sorti en 2014 sur Nintendo 3DS, Bravely Default s’est rapidement imposé comme un incontournable du RPG au tour par tour. Dix ans plus tard, Flying Fairy HD Remaster signe son grand retour sur Nintendo Switch 2, avec un passage en haute définition et quelques ajustements pensés pour les nouveaux joueurs. Fidèle à son matériau d’origine, le remaster n’en reste pas moins une adaptation imparfaite, tiraillée entre hommage respectueux et ambitions limitées. L’expérience reste riche, mais certains choix questionnent.
Le scénario de Bravely Default garde toute sa force
L’aventure débute dans le monde de Luxendarc, un univers où les cristaux fondamentaux ont été corrompus, plongeant les royaumes dans le chaos. Vous suivez le parcours de Tiz, jeune fermier dont le village a été englouti, qui croise la route de Agnès, vestale du cristal du vent. Rapidement, le duo est rejoint par Ringabel, un dragueur amnésique au passé trouble, et Edea, chevaleresse en rupture avec son ordre. Ce quatuor improbable va se confronter à une vérité bien plus vaste que la simple restauration de cristaux.
Le scénario, s’il semble classique dans ses premières heures, se déploie progressivement en un récit plus ambitieux, multipliant les révélations, les retournements de situation et les dilemmes moraux. Chaque personnage gagne en épaisseur au fil des épreuves, tandis que les antagonistes, souvent présentés comme de simples obstacles, bénéficient d’une écriture nuancée. Ce soin porté à la narration secondaire fait des quêtes annexes un complément indispensable, tant sur le plan narratif que ludique.
En dépit de quelques longueurs, l’ensemble conserve une dynamique engageante, soutenue par des dialogues souvent légers, parfois graves, mais toujours portés par des voix bien choisies. Cette richesse d’écriture contribue largement à la réputation de Bravely Default comme l’un des RPG les plus marquants de sa génération portable.
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Un remaster qui qui respecte profondément le matériel initial, malgré quelques irrégularités
Avec ce passage sur Switch 2, Bravely Default troque son rendu 3DS pour une présentation en haute définition. Le gain de netteté est immédiat : les environnements gagnent en lisibilité, les décors urbains affichent des détails plus fins, et les effets visuels sont mieux calibrés. Pourtant, cet upgrade graphique ne va pas sans concessions. Le style « livre pop-up » qui faisait le charme des villes sur 3DS perd en relief, écrasé par une définition trop propre qui lisse les contours.
Les modèles 3D des personnages, eux, pâtissent de cette montée en résolution. Affichés en grand écran, ils révèlent une simplicité de traits qui contraste avec la finesse supposée du remaster. Les visages paraissent figés, presque vides, là où la 3DS dissimulait ces limites par sa résolution modeste. Cette dualité visuelle renforce l’impression d’un lifting partiel, efficace à distance, mais imparfait dans le détail.
Parmi les améliorations de cette nouvelle formule, on retrouve l’ajout d’un soin automatique depuis le menu équipement, la possibilité de sauter les scènes de dialogue, et l’indication d’un niveau recommandé pour chaque donjon. Des ajustements pensés pour fluidifier la progression, qui modernisent sans dénaturer. En revanche, la disparition de la fonction StreetPass, remplacée par l’apparition aléatoire de PNJ pour reconstruire Durande, la ville natale de Tiz, affaiblit le lien communautaire qui était au cœur de l’expérience 3DS.
Un système de combat toujours aussi exigeant et gratifiant
Le cœur du gameplay de Bravely Default repose sur un système de combat au tour par tour qui continue de briller par sa profondeur stratégique. La mécanique Brave/Default, simple en apparence, permet d’accumuler ou de dépenser des actions en avance ou en différé. Défendre pour stocker des tours, ou attaquer plusieurs fois d’un coup ? Chaque décision pèse lourd sur l’issue d’un affrontement, en particulier face aux boss au schéma d’attaque complexe.
Plus de vingt classes de jobs sont disponibles, chacune avec ses compétences actives, ses effets passifs, et ses synergies potentielles. Il est possible de combiner une capacité principale avec celle d’un second job et d’y adjoindre des bonus hérités d’anciens rôles. Ce système pousse à l’expérimentation et à la personnalisation poussée de son équipe. Les combats contre les porteurs d’astérisques, qui permettent de débloquer ces jobs, exigent souvent des ajustements de stratégie complets.
L’équilibrage global encourage un certain niveau de grind, surtout pour optimiser ses classes. Pour cela, le jeu intègre un curseur de taux de rencontres, allant de 50 à 200 % au départ. Malheureusement, les paliers extrêmes (0 % pour désactiver les combats aléatoires, 400 % pour les enchaîner) sont verrouillés derrière un accessoire obtenu en échange de jetons collectés dans les mini-jeux Switch 2. Une décision discutable, qui conditionne une fonction essentielle à des à-côtés peu engageants.
Des mini-jeux qui peinent à convaincre sur Nintendo Switch 2
Afin de tirer parti des fonctionnalités de la Switch 2, cette version remasterisée introduit deux mini-jeux inédits. Le premier, Lux and Cheer Rhythm Catch, s’apparente à un jeu de rythme basique où il faut manipuler les Joy-Con pour activer des notes au bon moment. Le second, Ringabel’s Panic Cruise, vous place aux commandes d’un aéronef dans un parcours d’obstacles ponctué de mécanismes à activer et de mini-batailles à bord.
Sur le papier, ces ajouts visent à diversifier l’expérience. En pratique, ils s’avèrent accessoires. Peu profonds, mal intégrés, ils semblent davantage pensés pour illustrer les capacités techniques de la console que pour enrichir le cœur du gameplay. Leur récompense principale, des jetons échangeables contre des objets et des accessoires, les rend cependant incontournables pour débloquer certains réglages utiles, comme les taux de rencontres extrêmes.
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Ce choix de design, en liant des fonctionnalités de confort à des activités annexes peu attrayantes, crée une forme de friction dans la progression. Le joueur qui souhaite uniquement explorer l’histoire ou affiner son équipe se retrouve contraint d’expérimenter des systèmes dont la dimension ludique reste discutable.
Une ambiance sonore toujours aussi remarquable
La bande-son composée par Revo demeure l’un des gros points forts de Bravely Default. Les morceaux orchestrés, tantôt épiques, tantôt mélancoliques, accompagnent chaque moment clé avec une justesse rare. Les thèmes de combat, notamment ceux associés aux attaques spéciales, sont parmi les plus mémorables du jeu.
Le doublage sont aussi très bons. Les dialogues principaux sont intégralement voicés, et chaque membre du quatuor bénéficie d’un ton distinctif qui appuie sa personnalité : l’idéalisme de Tiz, la retenue d’Agnès, le mordant d’Edea et l’exubérance de Ringabel. Ces échanges apportent du relief, d’autant plus que le jeu alterne avec efficacité entre humour léger et tension dramatique.
Enfin, les segments optionnels de discussion entre les personnages – que l’on pourrait comparer à des scènes de vie – ajoutent une couche de caractérisation supplémentaire. Courts mais bien écrits, ils renforcent les liens entre les membres de l’équipe et participent à cette impression de suivre une véritable troupe unie par le destin.
Flying Fairy HD Remaster, intéressant pour certains joueurs
Pour celles et ceux qui découvrent Bravely Default, cette version Nintendo Switch 2 représente une porte d’entrée solide vers l’un des titres majeurs du RPG au tour par tour de la décennie passée. Malgré quelques compromis techniques et ajouts dispensables, l’essence du jeu reste intacte, et les mécaniques de combat conservent toute leur richesse.
À l’inverse, les joueurs ayant déjà terminé le jeu sur 3DS pourraient ne pas y trouver un réel intérêt supplémentaire. D’autant que le coût cumulé d’une Switch 2 neuve et du remaster dépasse largement celui d’une 3DS d’occasion accompagnée de la cartouche d’origine. La refonte visuelle, bien qu’agréable dans l’ensemble, ne compense pas l’ambiance unique qu’offrait l’écran stéréoscopique et la direction artistique pensée pour une console portable.
Ce Flying Fairy HD Remaster assume donc son rôle de version d’appoint, idéale pour une nouvelle génération de joueurs, mais moins convaincante pour ceux qui ont déjà foulé les terres de Luxendarc.
Points positifs :
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La richesse de l’histoire principale et des quêtes annexes
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Le système de combat Brave/Default, toujours aussi stratégique
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La diversité des classes de jobs et leur personnalisation poussée
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La bande-son signée Revo, toujours aussi marquante
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Les doublages de qualité, bien interprétés
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Les ajustements modernes comme le soin auto ou le saut des dialogues
Points négatifs :
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La direction artistique moins percutante en HD, notamment sur les visages
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La disparition du StreetPass, remplacée par des PNJ sans interaction
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Les taux de rencontre extrêmes bloqués derrière des mini-jeux peu intéressants
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Les mini-jeux exclusifs Switch 2, anecdotiques et mal intégrés