Capcom signe le retour inattendu d’une de ses franchises les plus marquantes avec Onimusha: Way of the Sword, un jeu action-RPG qui s’éloigne volontairement du modèle Soulslike devenu trop courant. Après plus de 20 ans d’absence, la série revient donc sur consoles nouvelle génération avec une proposition rafraîchissante : un système de combat à l’ancienne, centré sur la parade et le rythme, mais doté de mécaniques modernes pensées pour l’accessibilité. Ce nouvel opus ne cherche pas à réinventer la roue, mais plutôt à renouer avec une sensation oubliée : le plaisir de trancher dans le vif sans frustration excessive. Prévu pour 2026, Way of the Sword s’annonce comme un retour aux sources, sans nostalgie gratuite.
Bienvenue au Japon féodal avec Onimusha Way of the Sword
Le joueur incarne Musashi Miyamoto, légende de l’escrime japonaise, dans une version romancée fortement inspirée de l’acteur Toshirô Mifune. Dès les premières minutes, l’atmosphère est posée : des villageois fuient les créatures démoniaques, les Genma, sur un sentier escarpé menant au célèbre temple Kiyomizu-dera, à Kyoto. Le décor est chargé de symbolique, et Capcom s’en sert comme théâtre d’une action chorégraphiée qui rappelle les films de sabre des années 60.
Le héros est équipé du traditionnel katana et du Gant Oni, une relique qu’il porte à contrecœur mais qui confère des pouvoirs surnaturels, notamment la capacité de voir dans le passé à travers la Vision Oni. Grâce à cette mécanique, le joueur assiste à des scènes traumatiques ayant mené à l’invasion démoniaque. Ces flashbacks se superposent au présent de Musashi, donnant une profondeur émotionnelle inattendue à l’exploration.
Les échanges entre Musashi et son gant, doté d’une voix féminine sarcastique, ajoutent une touche de légèreté bienvenue. L’un des moments marquants de la démo survient lorsque le Gant Oni, irrité par le surnom de « Fillette du gantelet », remballe sèchement le héros. Cette dynamique donne lieu à une relation étrange mais intrigante, qui semble promettre autant d’interactions que de révélations dans la suite de l’aventure.
Un gameplay traditionnel qui s’accorde de belles touches de modernité
Onimusha: Way of the Sword mise sur un gameplay accessible sans sacrifier la richesse mécanique. Contrairement aux standards actuels du genre, le jeu privilégie un tempo maîtrisé et des affrontements lisibles. Chaque ennemi, y compris les plus faibles, invite à l’observation. La parade devient rapidement un réflexe central : elle permet non seulement de désarmer l’adversaire, mais aussi d’amorcer des ripostes tranchantes.
Deux jauges distinctes accompagnent les déplacements : l’une bleue pour les parades réussies, l’autre rouge pour les esquives. Lorsqu’elles sont remplies, ces barres débloquent des attaques spéciales spectaculaires, comme des exécutions chorégraphées ou des combos dévastateurs. La mécanique de Break Issen, qui consiste à achever un ennemi étourdi, ajoute une touche de mise en scène sanglante rappelant les beat’em up des années 2000.
Le système d’âmes collectées avec une gâchette de la manette, des rouges, jaunes et des bleues, fait son retour, chacune servant un usage précis : les rouges pour les améliorations, les jaunes pour la régénération, et les bleues pour remplir la jauge de puissance Oni. Une fois chargée, cette dernière permet de libérer des armes surnaturelles, des dagues jumelles infligeant une pluie de coups éclairs.
Les affrontements avec les boss, comme celui contre Sasaki Ganryu, mettent en valeur cette profondeur. Si ce duel exige une bonne lecture des attaques ennemies, la difficulté reste mesurée, permettant aux joueurs d’expérimenter sans sanction brutale. Le combat devient une danse tactique, où chaque parade bien timée rapproche d’une victoire stylisée et satisfaisante.
Sasaki Ganryu, un boss qui ne rigole pas
L’affrontement avec Sasaki Ganryu agit comme un pivot dans cette démo, condensant les ambitions de Capcom pour ce retour d’Onimusha. Rival de longue date de Musashi, lui aussi équipé d’un Gant Oni, Sasaki se présente comme un miroir du protagoniste, aussi agile que provocateur. Leur duel, au cœur du temple de Kiyomizu-dera, mise tout sur le rythme : esquives, parades successives et ouvertures tactiques s’enchaînent dans une chorégraphie tendue, mais jamais frustrante.
Ce combat met en scène une mécanique de ciblage des membres, chaque partie du corps colorée indiquant un effet spécifique : le rouge pour infliger plus de dégâts, le violet pour maximiser l’absorption d’âmes. Le joueur peut ainsi choisir la stratégie la plus adaptée en temps réel. Cette dimension plus technique renforce l’implication du joueur sans verser dans la complexité artificielle.
La narration, quant à elle, repose sur la vision Oni et les visions de malice. Ces séquences scénarisées projettent des souvenirs tragiques du passé, comme ce père jetant son fils du haut d’une plateforme sacrée. Ces instants de violence symbolique s’intègrent parfaitement à l’exploration, révélant peu à peu l’origine de la corruption démoniaque.
En parallèle, la relation entre Musashi et son Gant continuera rythmer l’aventure avec des dialogues mordants. Le Gant Oni parle, commente et juge. Il devient un personnage à part entière, à mi-chemin entre le guide et le fardeau. Cette voix sarcastique incarne une forme de conscience externe, presque intrusive, qui donne au récit une tonalité singulière au sein du catalogue Capcom.
Onimusha revient avec un opus marquant qui veut séduire tout le monde
Onimusha: Way of the Sword smontre ici une approche volontairement old-school, assumée et peaufinée. En misant sur la lisibilité de son système de combat et l’intensité de ses duels, Capcom rappelle que le plaisir d’un jeu d’action peut résider ailleurs que dans la souffrance ou l’hyper-technicité.
Le soin apporté aux animations, la réactivité des parades et l’intégration intelligente des mécaniques Oni offrent une expérience aussi accessible que gratifiante.
Ajoutez à cela une mise en scène soignée, un duo principal atypique et une atmosphère japonaise travaillée, et ce nouveau chapitre d’Onimusha a toutes les cartes en main pour séduire aussi bien les vétérans de la série que les nouveaux venus. Reste désormais à confirmer cette première impression sur la longueur, manette en main, en 2026.