Longtemps synonyme de productions ambitieuses, HBO renoue avec sa marque historique en rétablissant le nom HBO Max. Un retour à l’essentiel pour une plateforme qui, entre Game of Thrones, Chernobyl ou The Last of Us, a su imposer un style reconnaissable entre mille : écriture exigeante, réalisations soignées et casting de haut vol. En 2025, son catalogue regorge de titres à redécouvrir ou à explorer pour la première fois.
Dans cet article, nous avons sélectionné des séries incontournables pour explorer toute la richesse du catalogue. Des œuvres récentes aux classiques fondateurs, de la comédie au drame en passant par la science-fiction, chaque titre mérite qu’on s’y attarde.
Un éventail de genres porté par des œuvres récentes comme The Penguin ou Scavengers Reign
HBO Max ne se contente pas de capitaliser sur son passé glorieux : ces dernières années, la plateforme a multiplié les créations originales audacieuses. Certaines, comme The White Lotus, ont réussi à imposer leur ton dès leur première saison. Déclinée en semi-anthologie, cette satire sociale explore les tensions entre classes sociales dans le cadre de palaces paradisiaques où les apparences s’effritent rapidement. L’impact est immédiat : 11 nominations aux Emmy Awards pour la saison inaugurale.
Autre nouveauté remarquée : The Penguin, dérivé de l’univers The Batman. Colin Farrell y incarne un Oz Cobb glaçant, bien loin du simple second rôle du film original. Porté par une écriture sombre et une mise en scène méticuleuse, la série s’émancipe du mythe du Chevalier Noir pour s’ancrer dans une réalité crue et oppressante.
Côté science-fiction, Scavengers Reign crée la surprise. Cette série animée, visuellement bluffante, plonge un équipage en perdition sur une planète à la faune aussi magnifique que menaçante. Entre contemplation et survie, elle s’impose comme une véritable œuvre d’art animée, à la fois poétique et dérangeante.
Enfin, Station Eleven trouve un écho particulier dans un monde post-Covid. Adaptée du roman d’Emily St. John Mandel, la série dresse le portrait d’une humanité à genoux, où l’art devient un refuge face à l’effondrement.
Quand HBO Max adapte (vraiment) bien : du jeu vidéo au comics culte
Adapter des œuvres cultes est un exercice périlleux, mais certaines séries HBO Max ont su relever le défi avec brio. The Last of Us en est évidemment un parfait exemple ! Tiré du célèbre jeu Playstation de Naughty Dog, le show parvient à retranscrire la tension post-apocalyptique du titre original tout en élargissant ses enjeux émotionnels. Porté par Pedro Pascal et Bella Ramsey, le duo donne corps à une relation touchante sur fond de chaos, sans jamais tomber dans la redite servile.
Autre tentative réussie : Watchmen. Loin de copier la bande dessinée de Moore et Gibbons, la mini-série signée Damon Lindelof fait le choix audacieux d’imaginer une suite spirituelle. L’intrigue se déroule plusieurs décennies après les événements du comic, dans une Amérique minée par le racisme et les dérives autoritaires. À travers le personnage d’Angela Abar, alias Sister Night, l’héritage des justiciers masqués prend une dimension sociale inédite.
Dans un registre plus loufoque, Peacemaker revisite les codes du super-héros avec une liberté rafraîchissante. John Cena incarne un mercenaire aussi pathétique qu’attachant, dont la brutalité cache une faille morale inattendue. Créée par James Gunn, la série s’émancipe de The Suicide Squad pour devenir un véritable terrain d’expérimentation entre comédie trash, action et introspection.
Enfin, The Leftovers s’attaque à un postulat vertigineux : que reste-t-il quand 2 % de la population disparaît sans explication ? Sous la plume de Damon Lindelof (encore lui), le surnaturel devient prétexte à une exploration intime du deuil et de la foi. Justin Theroux et Carrie Coon livrent des performances bouleversantes, dans une série aussi exigeante que fascinante.
Les séries cultes qui ont forgé l’identité HBO, à revoir d’urgence
Bien avant la vague des productions ultra-connectées, HBO posait déjà les fondations d’une télévision d’auteur. Six Feet Under, diffusée de 2001 à 2005, s’attaque à un sujet aussi universel que tabou : la mort. Chaque épisode s’ouvre sur un décès, point de départ pour explorer les dynamiques d’une famille de croque-morts. Sous ses airs de drame intimiste, la série propose une méditation bouleversante sur la fragilité humaine, avec un regard tour à tour tendre, cruel ou absurde.
Dans un registre plus historique, Deadwood ressuscite l’Ouest américain avec un réalisme cru. Ian McShane y campe un Al Swearengen brutal mais étrangement charismatique, figure centrale d’une communauté en construction. La série, injustement annulée après trois saisons, a heureusement bénéficié d’un film conclusif en 2019.
Autre monument : The Wire. Créée par l’ancien journaliste David Simon, la série décortique le fonctionnement d’une ville, Baltimore, à travers les prismes du trafic de drogue, de la police, de l’éducation, de la politique et des médias. Rarement une fiction aura offert une telle immersion dans les rouages d’une société malade. La rigueur du propos, l’attention au détail et la densité des dialogues en font une œuvre exigeante, mais à la hauteur de sa réputation.
L’humour selon HBO Max : grinçant, absurde… mais toujours brillant
Sous ses dehors très sérieux, le catalogue HBO Max regorge aussi de séries comiques qui bousculent les conventions. Loin de l’humour calibré des sitcoms traditionnels, ces œuvres cultivent un ton caustique, parfois grinçant, et jouent volontiers la carte de la satire.
Barry, porté par Bill Hader, illustre parfaitement cette tendance. L’acteur incarne un tueur à gages en reconversion, qui découvre une passion pour le théâtre. Derrière les situations absurdes et les personnages farfelus se cache une méditation noire sur la violence, la rédemption et le poids des choix passés.
Plus vétéran, Curb Your Enthusiasm est devenu un classique du malaise télévisuel. Larry David, dans son propre rôle, dézingue les normes sociales les plus banales dans un flot ininterrompu de quiproquos et d’embarras. Douze saisons plus tard, l’aigreur du héros reste un miroir déformant redoutablement efficace.
Hacks, elle, confronte deux générations de comédiennes : Jean Smart, icône du stand-up en perte de vitesse, et Hannah Einbinder, jeune autrice au franc-parler brutal. De ce duo naît une alliance aussi conflictuelle que touchante, entre réflexion sur la carrière, l’ego et le besoin de reconnaissance.
Enfin, mentionnons Our Flag Means Death, série de pirates très librement inspirée de faits réels. Rhys Darby y incarne un aristocrate désœuvré devenu capitaine de navire, qui noue une relation inattendue avec le redouté Barbe Noire (Taika Waititi). Entre romance queer et humour absurde, le résultat détonne et charme par sa sincérité.
Les grandes sagas de HBO Max : pouvoir, trahison et héritage au sommet
Certaines séries HBO ont réussi à dépasser le simple cadre du divertissement pour devenir de véritables phénomènes culturels. C’est le cas de Game of Thrones, fresque médiévale adaptée des romans de George R.R. Martin. Si sa fin divise encore, les premières saisons ont redéfini les standards de la série TV avec leur souffle épique, leur densité politique et leur galerie de personnages ambigus.
Dans sa lignée directe, House of the Dragon revient sur les origines de la chute des Targaryen. Même si la surprise n’est plus de mise, le soin apporté à la production et les prestations intenses d’Emma D’Arcy et Olivia Cooke offrent une nouvelle perspective sur l’éternelle lutte pour le trône.
Une autre saga moderne devenue référence, et probablement notre plus belle découverte l’an dernier, est Succession. Sur fond de guerre d’héritage dans un empire médiatique fictif, la série orchestre une comédie noire où tous les coups sont permis. Brian Cox campe un patriarche impitoyable face à ses enfants, prêts à tout pour prendre le contrôle. La plume acérée de Jesse Armstrong et une interprétation sans faute font de cette chronique familiale un bijou d’écriture, à la fois caustique et tragique.