TEST – Silent Hill f : Une audace qui ne paye pas

Silent Hill f

Plateforme de test : PS5 Pro

Date de sortie : 22 avril 2025

Développeur : NeoBards

Éditeur : Konami

Style : Horreur

Note :

7/10

Disponible sur :

Konami semble vraiment vouloir revenir sur le devant de la scène Gaming et se montre agressif avec de grosses sorties, surtout autour de sa licence phare, Silent Hill. Et après un excellent remake pour Silent Hill 2, puis l’annonce de Silent Hill, l’éditeur avait surpris tout le monde avec un titre osé dans un contexte complètement différent avec ce Silent Hill f. Malgré tout, ce titre a réussit à nous intrigué et à nous fasciné et nous avons donc poussé le test pour voir afin de voir si la formule fonctionne encore…ou pas.

Welcome to Silent Japan

Contrairement aux autres jeux de la licence, ce Silent Hill f ne se passe justement pas à Silent Hill, la ville fictive et principale de la licence. Nous débarquons dans un Japon des années 60 ou nous faisons la timide rencontre du personnage principal, à savoir Hinako Shimizu. Très rapidement et après une brève introduction, nous sommes plongés dans l’horreur avec la venue d’un brouillard qui déstabilise notre personnage, mais qui surtout, répand la mort partout autour de lui. S’en suit une survie avec nos camarades afin de trouver un moyen d’échapper à ce brouillard et aux créatures qui se cachent à l’intérieur.

D’un point de vue narration, Silent Hill f fait comme les autres jeux de la saga avec une intro très courte et une mise en action plutôt rapide et violente, ce qui ne laisse pas beaucoup de temps aux joueurs pour comprendre ce qui se passe. On vient aussi à se poser directement certaines questions, surtout si on est un habitué de cette franchise qui tourne essentiellement sur le côté psychologique horrifique que l’horreur pure. C’est d’ailleurs le point central de cette licence avec des évènements et une compréhension à avoir sur le jeu qui n’est jamais complètement expliqué. C’est à vous d’en chercher les petites subtilités et de découvrir les causes de ce traumatisme, car finalement, Silent Hill n’est que le miroir de la psyché et de la personnalité de chacun.

Un folklore mi-exploré

Lorsque Konami nous annonce que le prochain jeu Silent Hill se déroulera au Japon, en termes de créatures, il faut admettre qu’il y a largement le choix. Entre les fantômes, démons, divinités et autres créatures, Silent Hill f peu nous donner une expérience riche et horrifique qui marquera les esprits des fans de la saga. Et pourtant, on cherche encore ces fameuses inspirations dans le jeu, car en termes d’ennemis, le roster n’est pas très riche, on retrouve même certains monstres avec la même structure que dans Silent Hill 2 par exemple, mais surtout, nous n’avons pas l’impression d’être plongés dans le folklore de monstres japonais.

Les fans et amateurs d’horreur trouveront évidemment quelques liens avec des créatures par-ci et par-là, mais soyons honnête, il y avait vraiment mieux à faire, surtout au vu des chara-design de certains. On mentionnera juste quelques boss qui ont eu droit à un vrai travail de recherche et d’immersion culturelle dans leur conception et représentation à la fois pour le joueur, mais aussi pour les personnages du jeu.

Un gameplay audacieux, mais pas adapté

Il est bon de mentionner qu’ici, nous jouons finalement encore une lycéenne, une jeune fille donc qui ne s’est très probablement jamais battue. De ce fait, nous n’attendons pas d’elle d’être une véritable meurtrière, cependant, le gameplay et plus exactement, les mécaniques de combat jouent peut-être un peu trop avec cet aspect de fragilité. Ici, Hinako disposera de trois jauges, une de vie, une d’endurance et une autre de santé mentale. Durant votre aventure, vous rencontrerez des monstres que vous devrez affronter avec ce qui vous tombe sous la main comme des planches en bois, des barres de fer…

Afin de maximiser l’expérience et l’inaptitude au combat de la jeune fille, les armes ont également une barre de fragilité, ce qui veut dire qu’après un certain nombre de coups donné, l’arme se brisera sauf si vous l’entretenez. Ce système, couplée à une barre d’endurance qui se vide très rapidement, une gestion lourde des frappes et des déplacements d’Hinako et vous obtenez un gameplay de combat insupportable. Avec ces choix, Silent Hill f perd selon nous une grande partie de son identité même si l’on est pas contre pour du changement, mais ici, ce changement semble plus se rapprocher d’une expérience à la souls avec une gestion des armes, du stock, de l’amélioration du personnage plutôt qu’une réelle expérience horrifique. En optant pour ces choix, Silent Hill f perd son aspect horreur au profit d’un simple jeu d’action avec certes, un côté thriller.

Un scénario qui relève un peu le niveau

Niveau écriture, Silent Hill f explore clairement des thèmes importants et toujours d’actualité avec la folie, le passage de l’adolescence à l’âge adulte, les mariages forcés… On ressent toute la détresse autour d’Hinako et des personnages qui gravitent autour d’elle. Le scénario ne fait donc pas qu’explorer des thèmes, mais met aussi en évidence des problèmes sociétaux aussi actuels surtout au Japon. A cela, il faut noter qu’une fois que vous aurez terminé le jeu une première fois, vous débloquerez le New Game Plus avec des fins bien plus spécifiques et encore plus profondes dans les thématiques abordées par le jeu.

Néanmoins, tout n’est pas parfait dans cette aventure, car notons-le, les intérêts et réflexions des personnages/héros sont parfois hors contexte. Entre Hinako qui semble constamment à avoir du mal à suivre son ami, qui lui, n’a aucun scrupule à la laisser seule dans le brouillard, des triangles amoureux imaginaires alors que la ville est entourée de monstres ou plus simplement, Hinako qui ne semble pas être plus perturbée que ça par la présence de certaines créatures et du brouillard qui envahit la ville.

Le mot pour la fin

Alors en fin de compte, ce Silent Hill f est-il une réussite ou pas ? Il est clair que ce titre apporte un oeil nouveau autour de la licence avec un système de combat complètement revu, mais aussi une localisation autre que Silent Hill. Néanmoins, ce titre perd l’essence même de la série et de ce qui fait de ce jeu un Silent Hill. Nous ne ressentons pas ce côté oppressif, glauque et horrifique que les autres jeux arrivent à transmettre. Selon nous, ce n’est pas à cause du choix de localisation, mais bien de l’aspect autour du gameplay qui sera plus accentué vers un léger type Souls plutôt qu’une vraie expérience horreur-psycologique.

Points positifs

• la volonté de proposer quelque chose de nouveau

• La retranscription et l’ambiance du Japon des années 60

• Un scénario avec des thématiques fortes

• Des puzzles plutôt sympathiques

• Une excellente direction artistique

• Le New Game Plus apporte un vrai plus à la compréhension de l’histoire

Points négatifs

• Des combats qui ne conviennent pas à ce type de jeu

• Le côté horreur absent

• Un roster léger et peu en phase avec le folklore japonais

• Les réflexions irréelles des personnages