
King of Meat
Plateforme de test : PS5 Pro
Date de sortie : 7 octobre 2025
Développeur : Glowmade
Éditeur : Amazon Games
Style : Hack’n slash
Disponible sur :
Ce 7 octobre 2025 prochain marquera l’arrivée du jeu King of Meat, un jeu d’action multijoueur développé par Glowmade et édité par Amazon Games. Proposant un mélange singulier entre le hack and slash coopératif et l’absurde d’un show télévisé, le titre repose sur des mécaniques de combat accessibles, des outils de création de donjons robustes et une identité visuelle volontairement déjantée. Porté par d’anciens talents de Lionhead Studios, le projet s’annonce comme une expérience où humour, créativité et performance technique s’entremêlent.
De Lionhead Studios à Glowmade, les origines improbables de King of Meat
L’idée derrière King of Meat est née lors d’une rencontre informelle entre Johnny Hopper, Mike Green et Adam Civic, trois vétérans issus de Lionhead Studios. L’anecdote est devenue fondatrice : en discutant autour d’un verre, Adam exprime son attachement au film Labyrinth, Mike évoque son intérêt pour le catch américain, et Johnny lance une question simple : « Et si on mélangeait les deux ? ». Cette combinaison improbable donne naissance au concept central du jeu : un univers à la fois fantaisiste et spectaculaire, où les arènes rappellent autant l’imaginaire de Jim Henson que l’exubérance de la WWE.
Pour concrétiser cette vision, Glowmade a choisi de bâtir un moteur interne plutôt que de s’appuyer sur une solution existante comme Unreal Engine ou Unity. Ce choix reflète une philosophie de développement tournée vers la maîtrise technique et l’originalité. Comme l’explique Mike Green, l’équipe n’a jamais envisagé d’autre voie : programmer leur propre technologie permet d’adapter l’outil aux ambitions du projet. Cette approche, exigeante et risquée, s’inscrit dans un héritage direct de Lionhead, connu pour ses expérimentations audacieuses et ses univers marquants (Fable, Black & White). Fermé en 2016, le studio reste une référence autant qu’un avertissement : l’innovation doit s’équilibrer avec la durabilité. Glowmade en a tiré une méthode plus pragmatique, sans renoncer à la créativité qui définit ses fondateurs.
Amazon Games à l’appui de ce projet fou
La collaboration avec le géant Amazon Games apporte une toute autre vision au projet. Pour l’éditeur américain, soutenir King of Meat marque une volonté claire de diversifier son catalogue au-delà des MMORPG comme New World ou Lost Ark. Comme l’a rappelé Christoph Hartmann, vice-président d’Amazon Games, l’objectif est de proposer un éventail plus large d’expériences de qualité, sans se limiter à un seul genre.
Pour Glowmade, ce partenariat garantit les moyens financiers et la force marketing nécessaires pour concrétiser une vision ambitieuse, tout en préservant une indépendance créative. L’équilibre est notable : là où beaucoup de projets finissent par s’adapter aux impératifs commerciaux, King of Meat bénéficie d’un environnement où la priorité reste la qualité et la liberté artistique. Cette synergie entre les deux entités illustre une stratégie gagnant-gagnant, renforçant à la fois l’identité du studio britannique et les ambitions mondiales d’Amazon dans le secteur du jeu vidéo.
Un chaos coopératif et de l’humour satirique dans King of Meat
Le cœur de l’expérience repose sur un hack and slash multijoueur où le chaos est assumé comme principe fondateur. Les joueurs disposent d’un panel d’actions simple – attaques légères et lourdes, défense au bouclier et coups spéciaux – qui favorise la spontanéité. Cette accessibilité permet à chacun de se concentrer sur l’interaction avec l’environnement et les improvisations collectives qui surviennent au fil des combats.
Jusqu’à quatre participants peuvent plonger ensemble dans des donjons aux pièges absurdes : murs hérissés de pointes, chevaux tombant du plafond ou encore canards explosifs. Chaque arène devient le théâtre d’une mise en scène délirante, entre satire de show télévisé et combat d’arène médiévale. L’environnement physique joue un rôle clé : éléments du décor projetés sur ennemis ou alliés, réactions en chaîne et fous rires générés par la trahison amicale d’un coéquipier.
L’aspect compétitif se mêle à la coopération, transformant chaque partie en spectacle imprévisible. En solo, le rythme se fait plus mesuré, avec un accent mis sur les dialogues loufoques et les défis de scoring. La progression repose sur l’obtention de pièces, l’amélioration de compétences et la personnalisation de l’avatar, maintenant l’intérêt même hors des sessions multijoueur. Cette double approche, sociale et individuelle, confère au jeu une profondeur qui dépasse le simple défouloir collectif.
Un éditeur de niveaux pour plus de créativité
L’un des piliers de King of Meat réside dans son éditeur de niveaux, conçu comme un outil central et non une option secondaire. Glowmade applique ici le principe du « si tu peux jouer, tu peux créer ». Les donjons officiels sont réalisés avec les mêmes outils que ceux proposés aux joueurs, garantissant une cohérence entre l’expérience de jeu et les possibilités offertes à la communauté.
Ces outils se veulent accessibles pour les débutants, tout en permettant des constructions complexes aux créateurs plus expérimentés. Cette approche démocratique fait écho au modèle d’un Mario Maker, mais transposé dans l’univers du hack and slash. Les développeurs espèrent ainsi voir émerger des donjons inédits, imprévisibles et capables de renouveler le jeu en permanence.
Cela dit, le succès de cette mécanique dépendra fatalement de l’équilibre entre simplicité d’utilisation et richesse des fonctionnalités. Les premiers tests montrent un potentiel élevé, avec des niveaux où les pièges, les monstres et les énigmes se combinent selon l’imagination des joueurs. En misant sur ce contenu généré par la communauté, Glowmade cherche à inscrire King of Meat dans la durée, tout en renforçant l’engagement des joueurs à long terme.
Une direction artistique volontairement absurde
Visuellement, King of Meat s’éloigne volontairement du réalisme pour embrasser une esthétique satirique et grotesque. Les personnages affichent des proportions caricaturales et peuvent être personnalisés avec des costumes extravagants, allant de têtes de calamar à des armes improbables comme des marteaux-saucisses. Cette liberté créative place la dérision au centre de l’expérience.
Les environnements s’inspirent de références multiples : arènes antiques, foires médiévales ou temples parodiques se mêlent à des néons clinquants et des détails absurdes. L’ensemble évoque un jeu télévisé médiéval sous acide, renforcé par la présence de publics fictifs, d’écrans publicitaires et de bannières personnalisées. Chaque décor devient une extension de la satire générale.
D’un point de vue technique, le jeu privilégie le dynamisme aux graphismes photoréalistes. Effets de particules, animations exagérées et interactions physiques amplifient le sentiment de chaos. Les chutes spectaculaires, les applaudissements outranciers et les célébrations grotesques participent à cette atmosphère volontairement excessive. Le hub central illustre parfaitement cette philosophie : un lieu hybride entre marché médiéval et espace social contemporain, où les joueurs peuvent interagir, accéder aux boutiques ou relever des défis. En assumant cette identité visuelle délibérément absurde, King of Meat transforme ses limites techniques en un véritable atout de style.
De belles performances pour ne jamais casser le rythme
Au-delà de l’excentricité visuelle, King of Meat surprend par sa stabilité technique. Sur PS5 Pro, les sessions de test indiquent un rendu stable en 4K à 60fps, accompagné de temps de chargement rapides et sans crash. Une optimisation vraiment soignée, qui fait plaisir à voir mais qui permet surtout de maintenir la dynamique propre au genre hack and slash, où chaque décalage d’animation peut casser le rythme.
En solo comme en multijoueur, la cohérence du framerate et l’absence d’instabilités majeures renforcent l’immersion. Le studio semble avoir soigné la gestion des assets et des animations, garantissant une expérience fluide malgré le chaos visuel. Cette fiabilité technique distingue King of Meat d’autres productions indépendantes du même registre et constitue un atout déterminant pour attirer une communauté de joueurs réguliers.
Un jeu à découvrir sans modération
Avec King of Meat, Glowmade signe un projet qui assume pleinement son excentricité tout en proposant une base technique solide et un terrain de jeu ouvert à la créativité des joueurs. Plus qu’un simple hack and slash, le titre prend la forme d’un spectacle interactif où chaque partie ressemble à un épisode inédit d’une émission délirante. Loin des carcans habituels du genre, il transforme le chaos en moteur ludique et l’absurde en langage universel.
Le jeu pourrait presque se résumer à ces deux formules : « Ici, le ring est à tout le monde » et « Si tu peux y survivre, tu peux aussi le créer ». Deux slogans qui traduisent l’essence même d’un projet pensé comme un bac à sable coopératif, prêt à accueillir autant les architectes de donjons que les amateurs de combats improvisés. Glowmade et Amazon Games misent ainsi sur une communauté qui ne vient pas seulement jouer, mais bâtir et partager son propre délire numérique.
Points positifs
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Un gameplay coopératif accessible et fun
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Un éditeur de niveaux puissant et central
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Une direction artistique absurde et originale
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Une philosophie économique transparente (pas de pay-to-win, pas de loot boxes)
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Une performance technique stable en 60fps sur PS5 Pro
Points négatifs
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La répétitivité du mode solo sur la durée
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Un manque de profondeur narrative