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TEST – Octopath Traveler 0, une pépite inattendue

Octopath Traveler 0

Octopath Traveler 0

Plateforme de test : PS5

Date de sortie : 4 décembre 2025

Développeur : Square Enix

Éditeur : Square Enix

Style : J-RPG

Note :
9/10

Disponible sur :

Avec Octopath Traveler 0, Square Enix offre une réinvention assumée de son RPG phare en pixel art HD-2D. Loin de n’être qu’un prologue à la saga désormais culte, le soft repense ici en profondeur sa structure narrative, tout en s’appuyant sur les fondations solides posées par les deux premiers volets.

Inspiré du jeu mobile free-to-play Champions of the Continent, dont il reprend certains éléments scénéristiques et systèmes de gameplay, Zero supprime toute logique de gacha pour s’imposer comme un RPG classique, complet et totalement autonome.

Après plus de plusieurs heures passées sur la version PS5, sans le moindre crash ni souci technique, le jeu laisse déjà l’impression d’une aventure dense, cohérente et particulièrement immersive.

Une aventure inédite, même sans connaître Champions of the Continent

Pas besoin d’avoir touché au jeu mobile pour comprendre ou apprécier Octopath Traveler 0. Le titre reprend certains personnages et concepts de Champions of the Continent, mais les intègre dans un arc narratif inédit, articulé autour d’un protagoniste unique créé par le joueur. L’histoire commence dans le village paisible de Wishvale, rapidement dévasté, ce qui sert de détonateur à une quête de reconstruction aussi personnelle qu’épique.

Le joueur doit affronter trois antagonistes aux motivations clairement établies, chacun déployant son propre arc narratif. Ces arcs peuvent être abordés dans l’ordre de son choix, offrant une grande liberté d’exploration sans perdre le fil rouge. Contrairement aux épisodes précédents, les histoires ne tournent pas autour de huit héros distincts, mais s’articulent autour du héros principal et de ses interactions avec des personnages secondaires. Une manière assumée de recentrer la narration, qui gagne en intensité sans sacrifier la richesse de l’univers.

L’entrée dans l’univers de Zero est donc fluide, même pour un joueur débutant dans la licence. L’absence de mécanismes mobiles (pas de microtransactions, pas de tirages aléatoires) renforce l’identité « console/PC » du titre, plus exigeant mais aussi plus gratifiant à long terme. Le rythme est soutenu, les zones à explorer nombreuses, et la durée de vie prometteuse puisque les heures passées sur le jeu ne nous ont pas vraiment montré de signe d’essoufflement.

Un monde à reconstruire, un héros à faire grandir

La reconstruction de Wishvale est, en plus d’être un superbe décor, une mécanique incrustée au cœur de gameplay qui s’intègre pleinement à la progression du héros. En explorant le continent, le joueur récupère des matériaux bruts permettant de créer de nouveaux bâtiments, de décorer les rues ou d’ouvrir des boutiques. L’évolution de la ville est rythmée par un système de niveaux : à chaque palier atteint, de nouveaux emplacements se débloquent, augmentant les possibilités de personnalisation.

Mais le véritable cœur du système repose sur les interactions avec les PNJ. Il est possible de discuter, marchander ou les affronter comme dans les précédents opus, mais Zero introduit une fonctionnalité inédite : l’invitation. Une fois la conversation réussie, un PNJ peut accepter de s’installer à Wishvale. Chaque résident apporte alors un bonus passif selon son affinité : expérience accrue pour les personnages inactifs, gains de ressources, réduction des coûts dans les boutiques, etc.

 

Ce système de gestion de la population apporte un tissu communautaire très concret au système de progression. Il encourage l’exploration, valorise la rencontre et renforce le sentiment d’appartenance à un monde vivant. Loin d’être un simple gimmick, la construction de la ville devient un véritable moteur narratif et ludique, lié de façon organique aux enjeux de la quête principale.

Un système de combat familier mais ici plus stratégique

La structure des affrontements reste fidèle à la formule Octopath : tour par tour dynamique, exploitation des faiblesses ennemies, ruptures de posture et accumulation de points de boost. Les sensations sont intactes, avec une lisibilité parfaite des tours et un feedback visuel toujours aussi percutant.

La grande nouveauté vient de la composition de l’équipe active : huit personnages simultanément, répartis sur deux rangées. La ligne avant attaque, la ligne arrière récupère passivement des PV et des PM. Ce système de rotation libre permet de faire entrer ou sortir un combattant à tout moment, renforçant les possibilités tactiques et la survie dans les combats prolongés.

La personnalisation passe cette fois par la maîtrise d’aptitudes : chaque personnage conserve son job fixe, mais peut apprendre des compétences d’autres alliés grâce à un système d’échange d’aptitudes contre des points de job. Ces compétences deviennent alors des objets à équiper, apportant une vraie souplesse dans la constitution de l’équipe. Le héros principal est le seul à pouvoir changer de classe à volonté, ce qui renforce son rôle central.

Cette nouvelle configuration rend les affrontements plus accessibles, sans les appauvrir. La gestion des ressources, des synergies et des tours reste exigeante, mais l’équilibrage semble plus indulgent que dans les épisodes précédents. Une manière habile de rendre la stratégie plus fluide sans trahir l’identité tactique de la licence.

Une boucle de gameplay gratifiante

La progression dans Octopath Traveler Zero repose sur une logique de boucles interconnectées. L’exploration mène à la découverte de nouveaux lieux, objets ou recrues potentielles, qui viennent ensuite enrichir Wishvale et renforcer l’équipe du joueur. Chaque mécanique alimente les autres : les matériaux glanés servent à construire, les nouveaux habitants améliorent les infrastructures, et les infrastructures facilitent l’accès à des objets ou des compétences utiles pour continuer l’aventure.

Le monde de Zero récompense les curieux. De nombreuses zones dissimulent des événements spéciaux, des quêtes annexes ou des rencontres imprévues permettant de recruter de nouveaux alliés. Certaines parties du monde restent inaccessibles jusqu’à l’accomplissement de conditions précises, renforçant l’idée de progression organique.

La carte, elle, est claire et lisible : tous les éléments importants sont indiqués une fois une zone explorée, évitant les pertes de temps inutiles sans pour autant sacrifier le plaisir de la découverte. Enfin, un détail malin : il est possible d’importer des listes d’objets depuis d’autres villes pour les retrouver directement en boutique à Wishvale. Un gain de confort qui pousse le joueur à investir pleinement dans le développement de sa cité.

Une pépite J-RPG à ne pas manquer

Octopath Traveler Zero n’est pas vraiment la pour bousculer les fondamentaux de la saga, il les ajuste avec suffisamment d’intelligence pour capter l’attention des fans de la première heure comme des néophytes. Son approche plus linéaire centrée sur un héros unique et sa ville à reconstruire permet de resserrer la narration sans perdre en richesse d’univers.

Les grosses nouveautés, comme la gestion communautaire de Wishvale ou le système de combat à huit en deux lignes, apportent un souffle de fraîcheur bienvenu à un gameplay déjà solide. Techniquement fiable et globalement bien calibré, Zero s’impose comme un volet à part entière, et non une simple parenthèse préquelle. En conservant le charme de l’esthétique HD-2D et la finesse de son système de progression, Square Enix signe ici un épisode plus accessible mais toujours engageant. Ce n’est pas une révolution, mais une variation maîtrisée sur un thème que les amateurs de RPG auront plaisir à revisiter.

Points positifs

  • La narration plus recentrée et immersive

  • Un système de reconstruction bien intégré à la progression

  • L’exploration, dense et gratifiante

  • Le charme intact de la direction artistique HD-2D

  • Le système de combat à huit, dynamique et stratégique

  • La personnalisation des compétences, souple et astucieuse

  • Une durée de vie déjà très généreuse

Points négatifs

  • Des graphismes légèrement en retrait face à l’épisode précédent

  • Un niveau de difficulté plus permissif

  • La limitation des changements de job hors protagoniste

  • Un système de construction de ville parfois trop balisé

Terry 4WAG
Terry 4WAGhttps://www.4wearegamers.com/
Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.

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