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TEST – Double Dragon Revive

Double Dragon Revive

Double Dragon Revive

Plateforme de test : PS5 Pro

Date de sortie : 22 octobre 2025

Développeur : Yuke’s

Éditeur : Arc System Works

Style : Beat’em all

Note :
5/10

Disponible sur :

Un retour attendu peut vite devenir un mirage. Double Dragon Revive, censé relancer l’une des franchises fondatrices du beat’em up, s’égare dans un hommage sans relief. Alors que le genre connaît un véritable renouveau avec des titres comme Streets of Rage 4 ou Sifu, ce nouvel opus semble figé dans le passé. Le jeu aligne les cases du cahier des charges sans jamais retrouver l’énergie brute qui faisait le sel des originaux. Ce qui aurait pu être une renaissance devient une récitation sans conviction.

Double Dragon Revive figé dans l’ombre de son héritage

Conçu comme une lettre d’amour aux années arcade, ce Double Dragon Revive s’inscrit dans la lignée des reboots 2D qui veulent capturer l’esprit d’une époque révolue. Mais là où d’autres titres ont su moderniser leur formule, celui-ci étouffe dans sa propre nostalgie. Le jeu se compose de huit niveaux linéaires, sans aucune variation de structure ou de rythme. Aucun embranchement, aucune mise en scène audacieuse, aucune prise de risque. Chaque niveau se résume à une boucle figée : progression latérale, vagues d’ennemis, boss de fin. Rien ne vient surprendre ou stimuler le joueur.

La mise en scène évoque davantage un simulateur de souvenirs qu’une expérience réellement repensée. Ce manque d’évolution structurelle devient vite pesant, même pour les amateurs les plus patients. L’effet « machine à remonter le temps » tourne court, car au-delà de l’habillage, l’âme du jeu ne suit pas. On avance, on frappe, on recommence. Le gameplay s’enferme dans une boucle sans souffle, sans surprise. Ce choix de rester « fidèle » à l’origine pourrait se comprendre s’il était contrebalancé par une exécution brillante ou une mise en scène inventive. Mais ici, la rigidité du level design s’ajoute à une direction artistique timide. Dépourvu de la flamboyance visuelle ou du rythme qui faisaient vibrer les bornes d’arcade, Double Dragon Revive ressemble davantage à un produit figé qu’à un jeu vivant.

Un gameplay qui se contente de faire le job, sans plus

Quatre personnages sont disponibles : Billy, Jimmy, Marian et Ranzo. Chacun dispose de ses propres animations et coups spéciaux, mais une fois manette en main, les différences s’estompent rapidement. Le socle commun est trop rigide, trop minimaliste.

Les attaques normales se réduisent à un bouton unique, et les techniques spéciales, censées dynamiser les affrontements, peinent à créer du rythme. Le sentiment de frapper dans le vide s’installe vite. Le manque de feedback sonore et visuel rend chaque coup plat, sans impact ni poids. Même les enchaînements les plus spectaculaires n’apportent aucune gratification tant ils semblent déconnectés du joueur. Aucun système de gestion du risque, aucune logique de de récompenses premium en cas de prise de risques. La stratégie la plus efficace reste de marteler le bouton d’attaque basique et de regarder les ennemis tomber.

La promesse d’un gameplay accessible se transforme alors en monotonie. Les adversaires se contentent de foncer en nombre, sans vraie intelligence de placement ni variation comportementale. Les rares tentatives de mécaniques plus complexes, comme les rebonds sur les murs ou les finishers au sol, manquent de précision. Pire : les commandes répondent de manière inconstante, transformant les erreurs du joueur en frustration technique. Même dans ses derniers niveaux, le jeu ne parvient pas à monter en intensité autrement qu’en saturant l’écran d’ennemis. Le sentiment de progression cède la place à celui d’endurance. On ne maîtrise pas l’affrontement, on le subit. Et c’est sans doute là que Double Dragon Revive perd définitivement sa bataille : le combat n’est ni gratifiant, ni engageant. Il est juste présent.

Une D.A sans âme et un son qui s’éteint en fond

Côté direction artistique, Double Dragon Revive peine à imposer une identité. Les modèles des personnages sont nets, mais l’ensemble manque cruellement de cohérence visuelle. Les environnements alternent entre ruelles sombres, pagodes colorées et autoroutes vides, sans jamais raconter quelque chose de tangible. Même les effets spéciaux, comme les explosions ou les impacts lumineux, semblent sortis d’une version alpha. La bande-son tente de revisiter les riffs rock des anciens épisodes, avec quelques remix discrets. Pourtant, aucun thème ne se détache ni ne parvient à recréer l’énergie sonore emblématique de la série.

Le sound design souffre du même mal : les coups portés manquent de percussion, les bruits d’ambiance restent anecdotiques, et les affrontements perdent en intensité faute de texture sonore. On combat dans le silence ou presque. Du côté de l’animation, le constat reste tout aussi tiède.

Les transitions entre les mouvements sont rigides, les personnages semblent glisser d’une action à l’autre sans réel poids, sans inertie. Les attaques spéciales bénéficient parfois de changements de caméra dynamiques, mais ces effets restent isolés, incapables de masquer la pauvreté de l’ensemble. Le jeu donne l’impression d’avoir été assemblé avec soin, mais sans passion. Même la narration, pourtant minimaliste, rate sa cible. Le scénario évoque vaguement un complot mêlant magie noire et technologie militaire, sans jamais exploiter ce mélange sur le plan ludique ou narratif. Le ton, trop sérieux pour être divertissant, ne parvient ni à faire sourire ni à nous immerger. Un défaut d’autant plus visible lorsqu’on le compare aux élans absurdes et assumés de Double Dragon Neon, bien plus à l’aise avec l’héritage de la saga.

A qui s’adresse Double Dragon Revive ?

Double Dragon Revive fonctionne dans l’absolu, mais il ne vit pas. Il assemble les éléments attendus d’un beat’em up sans jamais s’en approprier l’esprit. Aucun moment de bravoure, aucune montée en tension, aucun élan créatif ne vient justifier cette tentative de résurrection. On y joue par automatisme, non par enthousiasme. Le jeu se contente d’exister, là où il aurait fallu incarner. Ce retour aurait pu être l’occasion de réaffirmer l’identité d’une saga culte. Au lieu de cela, il laisse une impression de produit sous vide, vaguement respectueux mais dramatiquement fade. Plus qu’une renaissance, Revive évoque une reconstitution froide et impersonnelle, déconnectée de ce qui faisait battre le cœur de la série.

Points positifs

  • Le respect de la structure classique du beat’em up pour les nostalgiques

  • La présence de quatre personnages jouables avec des animations dédiées

  • Quelques boss un peu plus inspirés que le reste du jeu

  • Des tentatives ponctuelles de mise en scène dynamique

Points négatifs

  • Le gameplay répétitif et sans impact

  • La direction artistique incohérente et sans véritable identité

  • Le son et la musique oubliables

  • L’absence de progression ou de montée en puissance

  • Des commandes imprécises et une fluidité d’animation bancale

  • Un scénario creux, au ton mal dosé

  • Une difficulté basée sur le surnombre plutôt que sur la finesse

 

Terry 4WAG
Terry 4WAGhttps://www.4wearegamers.com/
Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.

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