Initialement révélé lors de l’Opening Night Live de la Gamescom 2022, Where Winds Meet d’Everstone Studio fait un retour remarqué à l’édition 2025 du salon avec une nouvelle démo jouable. Développé par Everstone Studio, ce titre mêle action-RPG, éléments multijoueur et ambiance inspirée du Wuxia, ce courant littéraire et cinématographique chinois basé sur les arts martiaux et la quête d’honneur. L’approche du jeu est assez originale puisqu’il propose une transition fluide entre une campagne solo narrative et une expérience MMO coopérative, sans jamais quitter la même carte. Nous avons passé environ une heure sur une version preview en compagnie des développeurs. Voici nos premières impressions.
Un monde ouvert qui ne demande qu’à être exploré
Dès les premières minutes, Where Winds Meet installe une atmosphère organique et dense. Nous avons immédiatement été lâchés dans une région semi-rurale marquée par la nature, les ruines et les villages isolés. Les environnements semblent assez riches en verticalité, avec collines, cascades, forêts et reliefs montagneux qui invitent à l’escalade et à la glissade. Chaque bâtiment est accessible, y compris dans les grandes cités, ce qui renforce l’immersion. Les intérieurs, meublés et parfois interconnectés, cachent objets utiles, PNJ secondaires ou quêtes annexes.
Les points d’intérêt fourmillent à la façon d’un Assassin’s Creed moderne : coffres enfouis, énigmes environnementales, entrées camouflées, passages dérobés. On y accède parfois en détruisant des obstacles avec une flèche enflammée, en dénichant un levier ou via une action contextuelle (attaque plongeante sur une dalle affaissée, interaction avec une cloche spirituelle, etc.). Le jeu encourage à l’observation et à la curiosité plus qu’à la simple résolution d’objectifs.
Un village apparemment sans histoire peut dissimuler un souterrain complet avec boss, quête spéciale et mini-énigme. D’autres lieux recèlent des clochettes à faire sonner à l’arc, des papillons à suivre, des perchoirs de chasse chronométrés, voire des PNJ en pleine discussion à écouter discrètement pour débloquer une nouvelle quête. Mieux encore, certains trésors ne peuvent être débloqués qu’à l’aide de pouvoirs mystiques ou d’interactions contextuelles avec des êtres vivants, comme lancer un ours sur un éboulis pour révéler un coffre.
Ce goût du secret bien dissimulé, de l’interaction environnementale constante et de l’inventivité dans la structure des niveaux donne au jeu une saveur de chasse au trésor permanente. Le tout sans chargements, en monde totalement ouvert, où chaque zone semble mûrement conçue pour récompenser les plus curieux.
Un gameplay nerveux et assez technique que pour se rendre intéressant
Le système de combat de Where Winds Meet adopte une approche résolument action, avec une palette offensive complète : attaques légères, lourdes, charges, enchaînements et coups spéciaux. L’esquive, le blocage et les parades parfaitement timées offrent de véritables opportunités de contre, à condition de maîtriser les timings. La réactivité des commandes et la lisibilité des animations renforcent l’impression de contrôle.
Le jeu propose un large arsenal : épées, lances, doubles lames, arcs, ombrelles, éventails, cordes ou mêmes épées à deux mains. Chaque arme dispose de ses propres compétences actives, et il est possible d’en équiper deux en simultané. Le joueur alterne librement entre elles, y compris en plein combo. Certaines attaques enclenchent même automatiquement un changement d’arme, créant un flow dynamique où la gestion des délais de recharge (cooldowns) devient clé.
En parallèle, une deuxième barre de pouvoirs mystiques offre des compétences transversales : téléportation, feu, télékinésie, invocation de cloche destructrice, souffle enflammé ou projection d’ennemis. Certaines techniques s’acquièrent via un arbre de talents, d’autres se transmettent de façon plus organique, par l’observation d’animaux ou de PNJ en train de les exécuter. C’est le cas du Tai Chi, apprise en observant un ours déloger un nid d’abeilles.
Une approche discrète est aussi envisageable. Le joueur peut se fondre dans l’ombre, observer les routines ennemies et exécuter des finishers furtifs. Ce gameplay à la manière d’un Assassin’s Creed s’accompagne d’un système de criminalité : vol, meurtres ou effractions génèrent une prime, visible dans un menu dédié. Tant que cette prime n’est pas réglée, les gardes vous traqueront dans les zones civilisées. Une mécanique qui ajoute un soupçon de tension permanente et pousse à adapter sa manière de jouer.
Solo ou MMO ? Une architecture hybride inédite
L’une des idées les plus surprenantes de Where Winds Meet tient dans sa capacité à faire coexister deux expériences de jeu différentes : une campagne solo narrative et un mode MMO persistant. Et la transition se fait en un clic. Une fois le mode en ligne débloqué, il devient possible de passer à tout moment d’un monde instancié en solo à une version peuplée d’autres joueurs — sans changer de zone ni perdre sa progression.
Les territoires visités demeurent les mêmes : villes, points d’intérêt, grottes et boss de zone restent identiques, mais les interactions se multiplient. Dans cette version connectée, on croise des avatars humains en exploration, on rejoint des combats contre des créatures élites, ou on participe à des événements publics ponctuels. Plusieurs donjons prennent même une toute autre ampleur lorsqu’ils sont pensés pour la coopération.
Côté compétitif, le jeu intègre des arènes PvP au fonctionnement atypique.Un mode spécifique place les joueurs sur un pied d’égalité : les statistiques ne comptent plus, et chacun doit composer avec les armes ramassées sur place. Une formule qui évoque le battle royale, avec loot aléatoire et affrontements sur un terrain fermé.
Surtout, cette bascule solo/MMO n’impose aucun choix définitif. Rien n’empêche de revenir à l’expérience narrative classique après une session en ligne. Une souplesse bienvenue, qui permet d’adapter le rythme de jeu à ses envies sans sacrifier la richesse de l’univers ou du gameplay.
Progression, artisanat et modèle économique
Le modèle économique de Where Winds Meet repose sur une formule free-to-play assumée. Un choix qui implique une infrastructure pensée pour durer, soutenue par des mécaniques de progression multiples. Le joueur accumule ressources, expérience et équipements à travers l’exploration, le combat ou les quêtes quotidiennes. Plusieurs arbres de talents permettent de spécialiser son style de jeu, tandis que des compétences peuvent être apprises en dehors du cadre classique du leveling, notamment par l’observation ou l’accomplissement d’événements spécifiques.
Le crafting occupe une place centrale. On récolte divers matériaux dans le monde ouvert – plantes, minerais, objets rares – pour améliorer ses armes, concevoir de nouveaux objets ou renforcer son équipement. Les joueurs peuvent ainsi choisir d’optimiser leur puissance via l’artisanat plutôt qu’en se concentrant uniquement sur les loots de combat.
Une boutique en ligne est bien présente dans le jeu, mais le développeur a promis qu’elle se limiterait à des objets cosmétiques. Aucun élément pay-to-win n’était visible dans la version testée. Un battle pass complète l’ensemble, débloquant des récompenses au fil des activités et du temps passé en jeu. Enfin, un système de défis quotidiens et hebdomadaires, typique des MMO modernes, garantit un renouvellement constant des objectifs pour fidéliser la communauté.
De grosses attentes autour de Where Winds Meet
Avec sa direction artistique marquée, son système de combat réactif et son monde qui incite à la curiosité, Where Winds Meet laisse entrevoir un potentiel solide. La possibilité de jongler entre une progression solo scénarisée et un mode en ligne plus communautaire, sans rupture ni contrainte, ajoute une couche de flexibilité rare. Reste à voir si le modèle free-to-play saura rester équilibré sur la durée. Mais après cette session de preview, l’envie de replonger dans cet univers Wuxia, plus vaste qu’il n’y paraît, est bien réelle.
On rappelle que le jeu sortira gratuitement sur PS5 et PC le 14 novembre 2025.