Révélé en grande pompe lors du Pokémon Presents de février 2024, Légendes Pokémon Z-A signe l’arrivée d’un gros vent de fraîcheur sur la franchise. Après le succès critique (mais pas technique) de Légendes Pokémon : Arceus en 2022, Game Freak revient avec une formule revue et accélérée, mélangeant infiltration, action temps réel et retour des fameuses Méga-Évolutions. Le titre, prévu sur Switch 2, a été présenté en avant-première à la Gamescom 2025 dans deux démo jouable d’environ 15 minutes chacune. Nous avons eu la chance de prendre en main le soft, et ce que nous avons vu pourrait bien changer durablement notre rapport aux combats Pokémon.
Preview Légendes Pokémon Z-A – Ce que montre la démo Switch 2
La session de test était donc divisée en deux segments très différents. La première partie nous plongeait dans une arène urbaine exiguë, à l’ambiance presque cyberpunk, où l’objectif était de repérer un maximum de dresseurs et les défier. Plutôt que d’engager directement le combat, le joueur pouvait cette fois opter pour une approche furtive à la façon des grands J-RPG. En s’infiltrant prudemment et en visant le Pokémon du dresseur, il était possible de lancer une attaque surprise, offrant un avantage tactique dès les premières secondes du duel.
Cette mécanique vient se greffer subtilement à l’héritage d’Arceus, où l’on pouvait déjà capturer des Pokémon sauvages sans affronter. Ici, la même logique s’applique aux combats dresseurs, apportant un sentiment d’initiative et de prise de contrôle inédit. Le tout dans un décor resserré, aux ruelles sombres, loin des plaines ouvertes de la région de Hisui.
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Visuellement, le jeu affiche une fluidité très agréable à 60 fps sur Nintendo Switch 2, ce qui renforce la sensation de dynamisme. On note toutefois encore quelques défauts de chargement en arrière-plan, avec du « pop-in » sur certains éléments de décor malheureusement très courant sur les jeux de la saga. Rien de rédhibitoire pour une version preview, mais un rappel que ce nouvel épisode opère un virage technique plutôt positif.
Le level design vertical, les ombres prononcées et l’architecture urbaine participent à cette nouvelle identité visuelle, plus cloisonnée, plus dense. Une orientation qui risque de diviser, surtout auprès des fans ayant apprécié les paysages ouverts et la lumière naturelle d’Arceus. Mais sur le plan du rythme et de l’intensité, Légendes Pokémon Z-A frappe fort d’entrée de jeu.
Le système de combat en temps réel, une bonne révolution dans la série ?
L’autre aspect central de cette démo reposait sur le nouveau système de combat, totalement repensé. Oubliez le tour par tour traditionnel : Légendes Pokémon Z-A propose un affrontement en temps réel où le joueur garde le contrôle direct de son dresseur durant toute la phase de combat. Esquives, déplacements, choix de capacités : tout se fait en temps réel, ajoutant une dimension de réactivité et de tension inédite à la licence.
En maintenant la touche ZL, on accède à un menu de compétences spécifiques à son Pokémon actif. Chacune d’entre elles dispose de son propre temps de recharge, obligeant à planifier ses attaques avec précision. Impossible de tout enchaîner frénétiquement : certaines animations sont plus longues que d’autres, et un timing mal ajusté peut coûter cher en points de vie. De leur côté, les Pokémon ne sont pas entièrement contrôlables, mais ils suivent le dresseur en permanence et réagissent selon les actions entreprises.
Les objets de soin, eux aussi, ont été rééquilibrés. Il n’est plus possible d’enchaîner les potions sans réfléchir : chaque objet possède désormais un cooldown, empêchant les abus en plein combat. Cette mécanique pousse à une gestion plus fine des ressources et renforce la difficulté de certains affrontements. C’est notamment le cas du combat contre Absol Méga-Évolué, dans lequel le joueur, accompagné d’un Lucario allié, doit ramasser des « Mega Power Pellets » – c’est le nom anglais de la démo que nous n’avons pas essayé traduite en français – en infligeant des dégâts pour déclencher sa propre Méga-Évolution.
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Cette séquence est scriptée mais elle dévoile une réelle montée en intensité, avec des projectiles à éviter, des déplacements constants et une pression permanente sur le joueur. Finalement, même encadré par un tutoriel, le combat conserve une belle nervosité, loin de la routine des anciens épisodes.
Méga-Évolutions, infiltration, Lucario et Absol – les surprises du test
Au-delà du système de combat en lui-même, cette démo de Légendes Pokémon Z-A dévoile plusieurs mécaniques inédites ou revisitées. L’approche furtive, déjà présente dans Arceus, trouve ici une nouvelle utilité dans les affrontements entre dresseurs. Pouvoir attaquer un adversaire par surprise, en ciblant directement son Pokémon, permet non seulement de prendre l’avantage, mais introduit aussi une dimension stratégique qui s’intègre parfaitement à l’environnement urbain.
Dans la seconde démo, le combat contre Zygarde en forme Cellule, suivi de l’apparition d’un Absol Méga-Évolué, sert de prétexte à une séquence semi-scriptée où l’on découvre le fonctionnement de la Méga-Évolution dans ce nouvel opus. Ici, le joueur ne déclenche pas la transformation de manière classique, mais doit accumuler de l’énergie via des objets spéciaux à récupérer sur le terrain : les « Mega Power Pellets ». Une mécanique qui incite à l’action tout en gardant un œil sur la gestion de l’espace et des attaques ennemies.
Ce passage permet également d’observer le comportement coopératif des Pokémon non-jouables : un Lucario intervient spontanément pour soutenir le joueur, le guidant dans l’activation de la transformation. Une dynamique qui pourrait laisser entrevoir de futures fonctionnalités multijoueur ou des combats scénarisés plus immersifs.
Même si cette séquence se veut avant tout démonstrative, elle met en lumière une volonté claire de dynamiser les affrontements. Entre projectiles à esquiver, cooldowns d’objets, et déplacements constants, le joueur reste constamment sollicité. Et malgré une esthétique urbaine qui pourra diviser, Légendes Pokémon Z-A semble bien décidé à explorer de nouveaux horizons ludiques.
De bonnes performances sur Switch 2 malgré des choix techniques discutables
Sur le plan technique, Légendes Pokémon Z-A fait clairement un bond en avant. La fluidité à 60 images par seconde, constatée tout au long de la démo, contribue à la lisibilité de l’action, surtout avec des affrontements en temps réel où chaque mouvement compte. Les animations sont globalement plus soignées que dans les précédents épisodes, et les effets de lumière gagnent en précision, notamment dans les environnements nocturnes urbains.
D’un point de vue direction artistique, le pari du décor urbain tranche radicalement avec les grands espaces naturels d’Arceus. Le level design gagne en verticalité et en densité, mais perd aussi en variété chromatique. Les ruelles bétonnées, les toits grisâtres et les murs épais instaurent une atmosphère plus oppressante. Certains joueurs y verront une ambiance plus mature, d’autres regretteront le charme bucolique et la diversité des biomes d’antan.
Il faudra donc attendre de voir si d’autres zones du jeu proposeront des environnements plus ouverts ou contrastés. Mais à ce stade, la performance globale du jeu sur Switch 2 laisse entrevoir une base technique solide, capable d’absorber les nouvelles ambitions de la licence.
Faut-il s’inquiéter du virage urbain de Légendes Pokémon Z-A ?
L’univers de Légendes Pokémon Z-A délaisse la nature sauvage d’Hisui pour une ville dense et stylisée, à la croisée d’un Tokyo futuriste et d’un décor de J-RPG cybernétique. Ce changement de cap ne manque pas de questionner. Là où Arceus offrait une respiration contemplative, ce nouvel opus impose un cadre plus structuré, plus cloisonné, avec une verticalité marquée et des environnements qui, à première vue, semblent moins variés.
Pour certains, cette orientation pourrait altérer le plaisir d’exploration, réduisant le sentiment d’évasion si cher à la série. D’autant que la palette visuelle, dominée par le béton et l’asphalte, tranche avec les teintes naturelles des précédents volets. Mais il faut aussi reconnaître que cette direction artistique apporte un souffle nouveau, et pourrait servir de terreau narratif plus profond si elle est bien exploitée.
La réussite de ce virage dépendra surtout de la capacité du jeu à proposer des zones suffisamment diversifiées, à ménager des pauses visuelles et à renouveler ses décors au fil de l’aventure. Pour l’heure, cette esthétique urbaine intrigue autant qu’elle divise. Elle signe en tout cas la volonté de Game Freak de sortir de sa zone de confort, quitte à bousculer les attentes des joueurs historiques.
Une évolution naturelle, mais encore sous surveillance
Ce premier contact avec Légendes Pokémon Z-A révèle un jeu ambitieux, en quête de renouveau sans pour autant renier l’héritage de la licence. La volonté de Game Freak d’ancrer son gameplay dans le temps réel, tout en modernisant l’approche stratégique, démontre une réelle prise de risque. Loin d’être un simple spin-off, cet épisode semble chercher sa propre voix dans un univers plus dense et plus narratif.
Malgré quelques réserves sur l’aspect visuel et la variété des environnements, les fondations posées par cette démo sont solides. La nervosité des combats, l’introduction subtile de mécaniques d’infiltration et la revisite des Méga-Évolutions laissent entrevoir une aventure plus impliquante, moins passive avec de réels défis comme les raids de Pokémon GO. Reste à voir si le reste du jeu tiendra ses promesses sur la durée. Mais pour l’heure, ce nouveau départ intrigue, bouscule et donne surtout envie d’en voir plus.