La Nintendo Switch 2 commence à sortir de l’ombre. Après des mois de fuites et de spéculations, les spécifications techniques de la prochaine console hybride ont enfin été confirmées par Nintendo. Bien que certains détails restent volontairement flous, l’essentiel est connu : nouveau processeur conçu avec Nvidia, carte graphique boostée, compatibilité avec le Ray tracing et le DLSS, et gestion des ressources système revue.

Pensée pour remplacer la Switch actuelle sans rompre avec son format hybride, la Switch 2 vise une montée en puissance tout en conservant un design accessible. Voici tout ce qu’il faut savoir sur son architecture interne et les défis qu’elle pose aux développeurs. Voici ce que les experts de Digital Foundry nous apprennent sur cette nouvelle console hybride.

Nvidia conçoit une puce sur mesure pour le processeur de la console

Au cœur de la Switch 2, on trouve un processeur Nvidia T239, une puce personnalisée spécialement conçue pour Nintendo. Contrairement à la première Switch qui embarquait un Tegra X1 quasi standard, la nouvelle console bénéficie d’une architecture beaucoup plus fine, basée sur le Cortex A78C. Cette puce ARM 64 bits dispose de huit cœurs, dont six sont alloués aux jeux, les deux autres étant réservés au système d’exploitation. Un changement important par rapport à la Switch 1, où seuls trois cœurs étaient exploitables par les studios.

Photo d'un processeur Nvidia T239

Côté fréquences, le processeur atteint 1100 MHz en mode portable et 998 MHz en mode docké. Ce paradoxe s’explique par une bande passante mémoire différente selon le mode, qui impacte le rendement du CPU. Nintendo mentionne aussi une fréquence théorique de 1,7 GHz, qui pourrait être utilisée ponctuellement, par exemple pour accélérer les chargements comme cela avait été le cas sur la Switch d’origine.

La gestion du cache a également été revue à la hausse. Chaque cœur dispose de 64 Ko de cache L1 pour les instructions et les données, ainsi que 256 Ko de L2. Tous partagent un cache L3 de 4 Mo, offrant un accès plus rapide aux informations fréquemment utilisées. Pour les développeurs, cela signifie plus de marge pour des jeux complexes, sans compromis sur la stabilité ou la réactivité du système.

La console embarque un GPU Ampere et adopte le Ray tracing et le DLSS

La puce graphique de la Switch 2 marque une vraie rupture technologique par rapport à la première génération. Exit l’ancienne architecture Maxwell issue des GTX 900, place à Ampere, la même technologie que l’on retrouve dans les cartes graphiques RTX 30 pour PC. Pensée pour une console portable, cette version miniaturisée intègre 1536 cœurs CUDA, avec des fréquences adaptées selon le mode d’utilisation : 561 MHz en nomade, 1007 MHz une fois connectée à son dock.

la Switch 2 marque une vraie rupture technologique par rapport à la première génération

Sur le papier, la console atteint une puissance de 3,07 TFLOPs en mode docké, soit près du double d’une Xbox One S. En mode portable, la puissance chute à 1,71 TFLOPs, ce qui reste notablement plus élevé que les 0,4 TFLOPs de la Switch 1. Une performance rendue possible grâce à un meilleur équilibre entre consommation et dissipation thermique.

Mais la vraie nouveauté vient du support de technologies de rendu moderne. Le Ray tracing est prévu, avec un traitement allant jusqu’à 20 gigarays/seconde en mode docké. Même s’il reste énergivore et donc rarement activé pour le moment, sa présence marque un changement d’approche. À cela s’ajoute la compatibilité avec le DLSS, décliné en plusieurs modes. Le but est ici d’améliorer la fluidité tout en maintenant une image nette, même lorsque la résolution native baisse.

Certaines ressources graphiques restent toutefois réservées au système, ce qui signifie que les développeurs n’auront pas accès à l’intégralité de la puissance théorique. Un compromis assumé pour garantir la stabilité de l’interface et des fonctionnalités de la console en tâche de fond.

La Switch 2 double la mémoire mais réserve une grosse part au système

Avec la Switch 2, Nintendo double la mémoire embarquée par rapport à la première génération. La console dispose désormais de 12 Go de RAM, répartis sur deux modules de 6 Go. Cette mémoire ultrarapide permet une meilleure gestion du multitâche et des environnements de jeu plus riches. Cependant, seuls 9 Go sont réellement accessibles aux jeux, le reste étant réservé aux processus système, contre 3,2 Go disponibles sur les 4 Go totaux de la Switch 1.

Côté débit, la bande passante varie selon le mode d’utilisation : jusqu’à 102 Go/s en mode docké, et 68 Go/s en portable. Cela permet un accès plus rapide aux données essentielles, avec un impact direct sur les performances graphiques et les temps de chargement.

Cette configuration représente un sacré bond pour une console portable, mais elle implique aussi une gestion rigoureuse des ressources pour les studios. Le système réserve davantage de mémoire qu’auparavant, ce qui pourrait restreindre certains usages intensifs, notamment dans les open worlds ou les titres très scénarisés. Toutefois, avec trois fois plus de mémoire exploitable qu’auparavant, les développeurs bénéficient d’une marge de manœuvre bien plus confortable pour repousser les limites techniques.

Un nouveau moteur de décompression qui accélère les chargements en arrière-plan sur la Switch 2

La Nintendo Switch 2 embarque une solution de stockage revue à la hausse avec 256 Go de mémoire interne en UFS, un format plus rapide que l’eMMC utilisé sur la première génération. Ce stockage est extensible via cartes MicroSD Express jusqu’à 2 To, ce qui permet aux joueurs de conserver une ludothèque imposante sans compromettre la rapidité d’accès aux données.

Mais l’un des atouts les plus discrets (et les plus efficaces) réside dans l’introduction d’un moteur matériel de décompression (FDE). Plutôt que de déléguer cette tâche au processeur, comme sur de nombreuses consoles précédentes, la nouvelle console de Nintendo dispose d’un circuit dédié capable de décompresser à grande vitesse des fichiers. Résultat : des temps de chargement réduits et un processeur libéré pour d’autres fonctions.

Cette architecture permet non seulement d’accélérer l’exécution des jeux, mais aussi de limiter la consommation énergétique, un enjeu clé sur une machine portable. Le recours à cette solution matérielle place la Switch 2 au niveau des consoles modernes qui adoptent désormais des approches similaires pour tirer parti de leurs SSD ou mémoires flash haute vitesse.

L’écran gagne en netteté et en fluidité, mais reste limité en sortie HDMI

L’écran de la Switch 2 passe un cap avec une dalle LCD de 7,9 pouces, en 1080p, compatible HDR10 et VRR (taux de rafraîchissement variable) jusqu’à 120 Hz! Cette configuration permet une meilleure fluidité d’affichage en mobilité, notamment dans les jeux rapides ou aux animations riches, tout en offrant une palette de couleurs élargie grâce au support du HDR.

Comparatif de luminosité avec le HDR activé sur l'écran de la Nintendo Switch 2

Cependant, cette fonctionnalité reste pour l’instant limitée à l’écran intégré. Le VRR n’est pas pris en charge via la sortie HDMI du dock, vraisemblablement en raison de la conversion DisplayPort vers HDMI utilisée dans la station d’accueil actuelle. En clair : pas de VRR sur TV ou moniteur externe pour le moment, ce qui pourra en décevoir certains joueurs exigeants.

Le tactile multipoint est conservé, avec un écran capacitif 10 points, comme sur la première génération. Un détail discret, mais important pour les jeux ou interfaces qui reposent sur des interactions tactiles précises.

Tableau comparatif des spécificités techniques de la Nintendo Switch 2

Composant Nintendo Switch Nintendo Switch 2
Processeur Nvidia Tegra X1
4 cœurs Cortex-A57
Nvidia T239
8 cœurs Cortex-A78C (6 utilisables)
Fréquence CPU 1,02 GHz max 998 MHz (docké)
1100 MHz (portable)
1,7 GHz (théorique)
GPU Maxwell (GTX 900)
256 CUDA cores
Ampere (RTX 30)
1536 CUDA cores
Puissance graphique ~0,4 TFLOPs 1,71 TFLOPs (portable)
3,07 TFLOPs (docké)
RAM 4 Go LPDDR4
(3,2 Go utilisables)
12 Go LPDDR5X
(9 Go utilisables)
Bande passante mémoire 25,6 Go/s 68 Go/s (portable)
102 Go/s (docké)
Stockage interne 32 Go eMMC 256 Go UFS
Extension MicroSDHC/XC jusqu’à 2 To MicroSD Express jusqu’à 2 To
Affichage 6,2” LCD
720p
7,9” LCD
1080p HDR10 / VRR (120 Hz, écran interne)
Fonctions avancées DLSS, Ray tracing, FDE, Game Chat

Un Game Chat intégré qui grignote des ressources de la Nintendo Switch 2?

Parmi les nouvelles fonctionnalités intégrées à la console, le Game Chat attire l’attention de Digital Foundry. Pensée pour améliorer la communication en ligne, cette fonction a toutefois un coût technique non négligeable. Nintendo fournit aux développeurs un outil de simulation permettant d’évaluer l’impact du Game Chat sur les performances système, notamment en reproduisant les latences réseau ou les sollicitations de la mémoire cache.

Ce simulateur mesure par exemple les accès en cache L3 ou les effets sur la latence API, afin que les studios puissent adapter leurs jeux en connaissance de cause, sans avoir à exécuter une session de chat en direct.

Dans les faits, cela signifie que certaines ressources CPU et mémoire sont mobilisées de manière constante pour assurer la stabilité du Game Chat, ce qui peut restreindre légèrement la marge technique des jeux les plus exigeants. C’est une contrainte nouvelle, mais qui s’inscrit dans une logique plus large : offrir plus de services sans dégrader l’expérience utilisateur.

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