La sortie récente de Death Stranding 2: On the Beach, disponible depuis le 26 juin 2025 sur PS5, a relancé le débat autour de la composition majoritairement occidentale de son casting. Malgré le siège de Kojima Productions à Tokyo, Hideo Kojima a de nouveau opté pour des comédiens venus d’Europe et des États-Unis, comme Norman Reedus, Léa Seydoux ou Elle Fanning, tout en intégrant cette fois l’actrice Shioli Kutsuna dans le rôle de Rainy.
Les acteurs asiatiques moins naturels une fois modélisés ?
Dans une interview accordée à IGN Japan, Kojima a évoqué plusieurs contraintes qui expliquent cette orientation. Il indique notamment que l’enregistrement des dialogues se déroule essentiellement dans un studio de Los Angeles, rendant indispensable la maîtrise de l’anglais. « Nous enregistrons avec les autres acteurs à Los Angeles, donc sans un niveau d’anglais natif, cela devient compliqué », explique-t-il. Shioli Kutsuna, qui a grandi en Australie, disposait des compétences linguistiques requises, ce qui a facilité sa sélection.
En parallèle, Kojima a pointé des obstacles techniques rencontrés lors de l’intégration numérique de comédiens asiatiques. Selon lui, la modélisation des traits asiatiques, en particulier celle des peaux jeunes et lisses, est plus difficile à reproduire fidèlement que celle d’acteurs occidentaux ou plus âgés. « Les Asiatiques, pas seulement les Japonais, ont une peau d’une grande finesse et d’une grande beauté, qui finit par donner un aspect trop lisse, presque artificiel, en image de synthèse », affirme-t-il. À l’inverse, les visages présentant davantage de rides ou de taches de rousseur laissent apparaître plus de détails, facilitant leur reproduction réaliste.
Pour Death Stranding 2, l’équipe a toutefois recouru à de nouveaux outils de capture faciale, permettant d’obtenir un rendu plus fidèle. Kojima se dit « assez satisfait » du résultat, tout en estimant pouvoir « faire encore mieux à l’avenir ». Au-delà de l’aspect technique, il souligne que Shioli Kutsuna s’est illustrée par sa justesse de jeu et sa capacité à interagir naturellement avec le reste du casting international, sans réserve ni appréhension.
À lire aussi
TEST – Death Stranding 2: On the Beach, Kojima ajuste le tir avec une suite plus lisible et plus tactique
Death Stranding 2 affine son gameplay et sa narration pour offrir une expérience plus tactique, immersive et visuellement marquante.
La collaboration s’est concrétisée après qu’il a été mis en contact avec l’actrice via Rinko Kikuchi, connue pour sa participation à différentes productions hollywoodiennes. Kojima précise qu’il suivait la carrière de Kutsuna depuis sa présence dans une publicité pour Pocky, bien avant qu’elle ne rejoigne son projet. Il n’exclut pas d’intégrer davantage de comédiens japonais à l’avenir et envisage même l’hypothèse d’un jeu se déroulant au Japon. Néanmoins, hormis l’exemple du Neo Kobe City de Snatcher en 1988, aucun de ses titres principaux n’a encore été intégralement situé sur le territoire nippon.