Chez Amazon, l’activité jeu vidéo change drastiquement de cap. Après plusieurs années à investir dans le développement de titres massivement multijoueurs, le groupe américain entame un recentrage qui impacte directement ses studios internes et réduit la voilure sur les projets AAA.
New World, Le Seigneur des Anneaux et une ambition révisée pour le jeu vidéo chez Amazon
Selon une note interne obtenue par Bloomberg, les studios d’Irvine et San Diego sont parmi les plus touchés avec une perte totale estimée à 1400 emplois. Ces équipes, impliquées dans la création de New World et dans un MMO basé sur Le Seigneur des Anneaux, subissent des coupes franches, tout comme le département central d’édition d’Amazon Games. Le vice-président Steve Boom évoque une volonté de « concentrer les efforts sur ce qu’Amazon fait le mieux », laissant entendre que le modèle du MMO, pourtant soutenu jusqu’ici, n’entre plus dans la feuille de route.
New World, sorti en 2021, avait pourtant connu un démarrage fort avec plus de 900 000 joueurs simultanés sur Steam, mais le suivi du jeu et sa rétention sur le long terme n’ont pas permis de bâtir une franchise durable. Quant au projet Le Seigneur des Anneaux, il n’avait jamais dépassé le stade d’un développement discret, sans fenêtre de sortie.
Ce repli coïncide avec un nouveau souffle donné à Luna, le service de cloud gaming maison. Amazon y pousse désormais des titres plus légers et accessibles, à l’image de Courtroom Chaos, un jeu de party-game sorti récemment avec une version numérique de Snoop Dogg en vedette. Plus tôt ce mois-ci, un autre jeu nommé King of Meat, que nous avions testé il y a peu, est également arrivé sur Steam, mais a peiné à fédérer, avec un pic de seulement 253 joueurs simultanés.
Tous les studios internes ne sont pas concernés par les coupes. À Montréal, les équipes poursuivent la production de March of Giants, un jeu de stratégie qui vient de boucler une phase d’alpha fermée jugée encourageante. Amazon continue également de miser sur des collaborations externes solides, notamment avec Crystal Dynamics sur le prochain Tomb Raider, et Maverick Games, un studio britannique qui planche sur un jeu de course en monde ouvert.
L’entreprise ne quitte donc pas l’univers vidéoludique, mais elle en redessine les contours, abandonnant l’approche « blockbuster multijoueur » au profit de formats plus souples, portés par le cloud et des partenariats ciblés.
