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Avis – Absolute Batman Tome 1 (Urban Comics) : Scott Snyder relance le mythe

Avec « Absolute Batman« , Scott Snyder et Nick Dragotta prennent le contre-pied des codes habituels du justicier masqué. Fini le manoir, les gadgets de luxe et l’héritage Wayne en or massif : ici, Bruce Wayne émerge d’un quotidien âpre, sans fortune ni appuis, dans une Gotham poisseuse où la violence est une langue courante. La silhouette est massive, le ton est brut, et les coups pleuvent plus vite que les dialogues. Ce premier tome, publié chez Urban Comics, marque un tournant assumé vers un Batman plus physique, plus sale, et plus direct.

Résumé:
Bruce Wayne ne part de rien. Il n’est pas le descendant d’un riche empire de Gotham City, il est le fils d’un professeur d’école publique qui, enfant, a vécu l’horreur inimaginable d’une fusillade, changeant à jamais la trajectoire de sa vie. Sans ressources illimitées pour le financer, sans manoir ni majordome pour s’occuper de lui, Bruce est devenu un Batman d’un genre tout à fait différent, à la fois cérébral et ultra musclé, vivant dans les quartiers les plus difficiles et les plus défavorisés de Gotham, loin de la haute société. Et alors que le gang de Black Mask sème la terreur dans la ville, il n’hésitera pas à déchainer un torrent de violence contre ses adversaires pour que le message soit clair : il y a un nouveau Batman en ville.

Entre espoir brisé et rage maîtrisée, Absolute Batman piétine les repères

Le décor est posé : Bruce Wayne, 24 ans, issu des quartiers populaires, se bat sans filet ni fortune familiale. Il travaille sur les chantiers, observe les rues depuis les toits, et fabrique ses outils à la main. L’iconographie change, mais reste familière : le symbole de la chauve-souris devient une hache, la Batmobile un véhicule de guerre, et le justicier n’attend plus la nuit pour cogner. En face, Black Mask règne sur Gotham à coups de manipulations économiques et de chaos savamment orchestré. Ce dernier n’incarne pas une figure traditionnelle de super-vilain, mais un pouvoir destructeur sans visage, inspiré des logiques de domination contemporaine.

L’arrivée d’Alfred, version mercenaire vieillissante, change aussi la dynamique. Il n’est plus le tuteur bienveillant, mais un témoin extérieur qui découvre Batman comme nous, entre fascination et incompréhension. Ce choix de narration redonne un souffle au récit, tout en évitant la redite. Autour, les figures connues – Gordon, Catwoman, Killer Croc – sont remodelées sans perdre leur ADN, apportant un contrepoint humain ou cynique à cette fresque violente.

Sang, silence et fureur : une mise en scène organique de la chute

Graphiquement, Nick Dragotta pousse les curseurs au maximum. Les corps explosent, les mâchoires craquent, les vitres volent en éclats, sans qu’un seul gadget ne vienne amortir la brutalité des échanges. Frank Martin, à la couleur, joue sur les contrastes et les néons pour donner à Gotham un visage instable, presque malade. Le découpage des planches laisse peu de place au silence, tout s’enchaîne à un rythme élevé, parfois au détriment de l’impact émotionnel.

C’est dans les rares flashbacks que le récit respire. Ils ne réécrivent pas tant l’histoire de Bruce qu’ils la réorientent. Martha est encore en vie, Thomas Wayne disparaît violemment, et la ville écrase les souvenirs. Snyder construit un Batman qui avance sans recul, mû par une colère moins mythologique que viscérale. L’homme est cabossé, sans vision d’ensemble, mais déterminé. Pas de croisade contre le crime ici, mais une lutte constante contre la crasse et l’abandon.

Un récit brutal et frontal, qui préfère cogner que séduire

Si ce premier tome brille par son énergie, il trébuche parfois dans sa volonté de tout réinventer. Certains dialogues sonnent creux, Black Mask reste une menace sans réelle profondeur, et les rebondissements s’accumulent sans toujours laisser le temps à leurs conséquences de s’installer. La narration alterne entre introspection, récit à la première personne et scènes d’action en chaîne, au risque de diluer certains enjeux.

Mais malgré ces accros, Absolute Batman trouve sa place dans l’écosystème DC. Ni reboot, ni hommage trop appuyé, ce volume trace une ligne parallèle : celle d’un Batman jeune, musclé, et débrouillard, moins stratège que cogneur, plus instinctif qu’idéologue. Une version pensée pour l’époque, et pour des lecteurs prêts à voir l’icône tomber le masque… sans jamais baisser les poings.


Fiche technique de Absolute Batman Tome 1:

  • Prix : 20 EUR
  • Public : 12+
  • Collection : DC Absolute
  • Date de sortie : 30 mai 2025
  • Pagination : 184 pages
  • Scénaristes: Scott Snyder
  • Dessinateur: Nick Dragotta
  • Contenu VO: Absolute Batman #1-6
Terry 4WAG
Terry 4WAGhttps://www.4wearegamers.com/
Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.

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