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Critique de Companion : un thriller SF surprenant avec Sophie Thatcher

Le thriller de science-fiction Companion, réalisé par Drew Hancock, met en scène Sophie Thatcher (Yellowjackets, Heretic) et Jack Quaid dans un huis clos tendu où l’intelligence artificielle se heurte aux pulsions humaines. Annoncé comme un mélange de suspense psychologique et de drame existentiel, le film interroge nos instincts les plus profonds, tout en divertissant avec une écriture nerveuse et une réalisation sans fioritures. Porté par la performance minimaliste mais intense de Thatcher, Companion s’inscrit dans la droite lignée des thrillers SF à double lecture.

Quand l’IA déraille

L’intrigue démarre de façon presque banale : un couple et leurs amis se retrouvent dans une grande maison isolée. Très vite, l’ambiance dérape après un meurtre, un acte de légitime défense commis par le personnage de Sophie Thatcher. Cette étincelle initie une course-poursuite où la protagoniste tente d’échapper à ceux qui veulent la rattraper, tout en affrontant une vérité intime : elle n’est pas humaine.

 Sophie Thatcher dans le rôle du robot compagnon, en train de faire ses courses dans Companion

Companion joue habilement sur la révélation de la véritable nature de son personnage principal. Si le trailer vend la mèche en présentant Thatcher comme une robot-compagnon, le film prend soin de maintenir le doute par la mise en scène, les dialogues et les interactions. On retrouve ici un effet de style rappelant d’autres grands films : même si le spectateur est censé connaître le twist, la narration s’applique à le traiter comme une découverte progressive. Cette tension latente, alimentée par le non-dit, installe une atmosphère trouble dès les premières minutes.

Le film exploite cette ambiguïté pour développer un jeu du chat et de la souris efficace, où la fuite physique s’accompagne d’une fuite psychologique. Chaque étape de la cavale confronte le robot à des limites programmées, mais aussi à des élans d’autonomie qui questionnent l’essence même de sa conscience artificielle.

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Companion, une métaphore des relations humaines et de la programmation émotionnelle

Derrière l’enrobage de thriller technologique, Companion esquisse un sous-texte beaucoup plus intime : celui des rapports de contrôle et de dépendance affective. Le personnage de Sophie Thatcher ne se révolte pas simplement contre des lignes de code, mais contre une forme de conditionnement émotionnel que beaucoup reconnaîtront. Le scénario joue avec cette idée d’un amour toxique, d’un attachement envers une figure masculine dominante, manipulatrice, infantile.

 Le couple formé par Sophie Thatcher et Jack Quaid à l’arrivée dans la maison où se déroule l'intrigue

Le film s’adresse clairement à une audience capable de voir, dans les mécanismes de l’IA, une métaphore des schémas de relations destructrices. Mais il évite de tomber dans le prêcheur ou le communautaire : le propos reste universel. La douleur de devoir fuir ce que l’on aime, tout en sachant que cet amour est nuisible, trouve ici une résonance forte. C’est ce tiraillement entre logique et pulsion, entre programmation et volonté propre, qui donne au film une dimension plus humaine que mécanique.

Cette lecture introspective ne prend jamais le pas sur l’efficacité du récit. Elle s’intègre naturellement à la trajectoire du personnage, sans effets appuyés. C’est d’ailleurs cette capacité à superposer les niveaux de lecture qui permet à Companion de maintenir l’intérêt même quand l’action ralentit. Entre instinct de survie et quête d’identité, le film dresse le portrait d’une machine qui, en se libérant, parle à notre propre condition.

 Sophie Thatcher porte Companion avec une justesse glaçante

Derriere la tension narrative, Companion bénéficie d’une réalisation épurée qui laisse toute la place à ses personnages. Drew Hancock choisit une approche sans maniérisme, où la caméra suit sobrement les mouvements de Thatcher sans en faire trop. Ce choix de mise en scène accentue le sentiment d’étouffement et d’isolement, renforcé par un décor unique et peu de personnages secondaires.

Le mélange des registres (thriller psychologique et comédie noire) fonctionne de manière étonnamment fluide. Si certains spectateurs pouvaient craindre une rupture de ton, les touches d’humour ne dénaturent jamais les scènes de tension. Au contraire, elles servent souvent à créer une respiration, sans affaiblir la gravité de la situation.

 Sophie Thatcher et Jack Quaid face à face dans une scène tendue du film Companion

Sophie Thatcher porte littéralement le film. Son jeu tout en retenue, basé sur des expressions faciales précises, installe une forme d’humanité trouble et ambivalente. Elle exprime la peur, le doute, la détermination ou la confusion avec une intensité rare. Cette maîtrise du non-dit donne au personnage une profondeur que peu d’acteurs savent rendre aussi simplement. Jack Quaid, en face, adopte une posture plus effacée, mais efficace : il incarne avec justesse le malaise, la manipulation ou la passivité d’un compagnon trouble.

Enfin, clin d’œil aux cinéphiles : Companion est disponible en Blu-ray, un format physique de plus en plus menacé. Une sortie que les amateurs de support tangible ne manqueront pas d’apprécier, d’autant que le film s’y prête par sa densité thématique et son potentiel de revisionnage.

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 Un film de science-fiction tendu, intelligent et étonnamment accessible

Sans jamais sombrer dans l’excès ni sacrifier son rythme, Companion réussit à conjuguer tension dramatique, thématique sociale et questionnements existentiels. Le film séduit autant par son écriture maîtrisée que par la performance de Sophie Thatcher, à la fois puissante et intérieure. Derrière sa mécanique de suspense bien huilée, il glisse des idées fortes sur le libre arbitre, les relations toxiques et ce qui définit l’humain. Un film à voir, à décortiquer, et à conserver, surtout pour ceux qui croient encore à la force du format physique.

NOTE FINALE
8/10

Terry 4WAG
Terry 4WAGhttps://www.4wearegamers.com/
Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.

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