Rise of the Ronin est un jeu de rôle d’action en monde ouvert développé par la Team Ninja, se déroulant à la fin de l’ère Edo, également connue sous le nom de « Bakumatsu« , dans le Japon de la fin du 19e siècle. Ce jeu nous invite à incarner un Ronin, un samouraï sans maître, libre de faire ses propres choix dans une époque de grands changements, marquée par des luttes contre des dirigeants oppressifs, des maladies mortelles, et l’influence croissante de l’Occident alors que la guerre civile fait rage entre le shogunat Tokugawa et les factions anti-shogunat. 

Dessinez l’avenir de votre pays en forgeant des alliances puissantes

La particularité dus scénario est que l’on incarne un personnage fictif à cheval entre les 3 factions qui se disputent les intérêts du Japon sur plus d’une décennie. Cette transition entre les années n’est étrangement pas marquée outre mesure, si ce n’est par l’apparition d’une brève ligne du temps explicative entre les différents actes.

En tant que Ronin, le joueur a le loisir de participer à de très nombreux dialogues à choix multiples, influençant le scénario. En fonction du parti qu’il prend en faveur du Shogunat, Anti-Shogunat ou pour les forces occidentales,  de nouvelles relations avec des personnages fictifs et historiques vont se nouer et offrir de nouvelles récompenses. On peut ainsi jouer sur plusieurs tableaux en fonction des valeurs que le joueur veut défendre. Préservera-t-il le régime autoritaire du Shogun instauré il y a plus de 200 ans ? Ou, au contraire, permettra-t-il la restauration du pouvoir impérialiste ou encore ouvrir les portes du Japon au reste du monde comme l’entendent les forces occidentales ? Tous ces embranchements démontrent une travail très impliqué de la part du studio pour donner un maximum de liberté aux joueurs tout en respectant une trame historique.

Rise of the Ronin, berceau des négociations musclées

Évidemment, en tant que bon jeu d’action qui se respecte, la plupart des négociations dans Rise of the Ronin feront parler les armes. Sur ce point, Team Ninja a un joli CV et met en oeuvre son savoir-faire pour mettre en place un système de combat très bien ciselé, avec des temps forts et punitifs contre certains boss, mais aussi énormément de combats plus accessibles, mais riches en possibilités stratégiques.

Pour permettre aux joueurs d’appréhender une confrontation comme il l’entend, les développeurs ont non seulement intégré des armes à feu d’époque (baïonnette, fusils, révolvers, lance-flamme…) en limitant leur utilisation pour ne pas briser l’équilibre de force contre les armes au corps-à-corps, mais aussi différentes postures de combat pour l’utilisation de ces dernières. C’est en progressant dans l’aventure que le protagoniste débloquera de nouvelles compétences, des styles de combats à améliorer également ainsi qu’une belle panoplie d’accessoires et boosts à utiliser en fonction des situations.

La véritable artère centrale de Rise of the Ronin est, comme vous l’aurez compris, dans son système de combat vraiment jouissif. S’ouvrant à un large public avec une difficulté qui s’apprivoise après quelques heures de jeu et assez de piment que pour rendre certaines rencontres mémorables, le jeu offre son lot de surprises et ne constitue jamais vraiment un rempart pour le joueur, tout en donnant de belles sensations gratifiantes.

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Rise of the Ronin n’est pas qu’un jeu d’aventure. Comme nous venons de l’évoquer, il comporte un aspect RPG à travers lequel ont fait évoluer le personnage et son arsenal. En début de jeu, on peut choisir une caractéristique pour notre Ronin qui donnera la priorité à certaines statistiques comme la force, l’intelligence ou la dextérité. Mais il faut garder à l’esprit que ceci n’est pas déterminant pour le reste de l’aventure puisque notre personnage gagnera de nombreux points de compétence à répartir sous ces différents embranchements. Il est possible à tout moment de réinitialiser le tout dans son refuge, mais compléter le jeu et ses quêtes annexes permettra finalement de débloquer toutes les compétences. Le cheminement sera différent, mais la finalité la même.

Là où le jeu pourrait réellement proposer une expérience différente pour les joueurs, c’est sur l’usage des différentes poses de combat. Il existe dans le jeu un système de force et de faiblesse entre ces différentes postures à prendre en considération. Et même s’il est déconseillé d’utiliser une pose qui sera désavantagée par un type d’arme ennemie, il est tout à fait possible de l’utiliser à tout moment. Chaque pose dispose de 4 techniques martiales propres à activer avec la touche R1 + Croix, Rond, Carré ou Triangle. Des techniques à débloquer au fil de l’évolution d’une pose, en l’utilisant abondamment. Le joueur peut alors trouver certaines techniques martiales plus intéressantes que d’autres et ainsi développer leurs propres tactiques.

Il ne fait pas bon de vivre au Japon de l’ère Edo

À la manière de la dernière trilogie de RPG Assassin’s Creed, Rise of the Ronin propose un monde ouvert divisé en trois grandes régions distinctes. Chacune de ces régions proposent hélas le même type d’activités annexes, à savoir la libération de zones sous influence, des coffres à ouvrir et des points d’intérêt à visiter.

Parcourir ces maps est chose aisée puisque nous avons à notre disposition différents moyens pour profiter aussi de la belle verticalité qu’elles offrent. Que ce soit  à pieds, à cheval, avec le Yami-doko (rappelant forcément Zelda : Breath of the Wild) ou en utilisant l’un des très nombreux points de réapparition rapide, l’exploration est fluide.

A mi-parcours, on se rend alors compte de la redondance de la chose et les complétistes en quête du trophée platine auront un long chemin à parcourir. C’est davantage sur ses quêtes principales, mais aussi les quêtes annexes de « lien » que le jeu se diversifie. Ces dernières sont des scénarios de moindre intérêt qui viennent enrichir le contexte de chaque personnage qui approchera de près le nôtre, pour l’intérêt d’une faction ou d’une autre. L’écriture de ces aventures optionnelles est aléatoire. Mais le concept est lui aussi toujours le même : atteindre un point B avec un boss à partir d’un point A en traversant une salve d’ennemis. Une chose marrante que l’on a remarquée dans Rise of the Ronin, c’est que tout est matière à se battre. Il y a des négociations musclées, mais aussi des joutes amicales ou des mises à l’épreuve.

Néanmoins, l’expérience dans son ensemble est très prenante parce que le studio a pris la peine de récompenser les joueurs les plus courageux. Le fait d’aider toutes ces connaissances, établir des liens forts et chasser les coffres constituent un réel intérêt puisque c’est en se penchant sur ce contenu annexe que le joueur pourra gonfler son personnage à bloc pour les défis à venir, changer son apparence avec des pièces rares et même obtenir des avantages auprès des marchands voire engager des romances entre personnages. Pour venir à bout de la campagne tout en s’écartant des sentiers battus pour bien comprendre les te, nous avons compté au moins 40 heures de jeu.

Tout n’est pas rose au pays du soleil levant

Là ou le bât blesse, c’est hélas au niveau de sa technique. La Team Ninja ne nous a jamais vraiment habitués à de véritables vitrines technologiques et bien que son gameplay le sauve vraiment, on ne peut pas vraiment dire que le jeu soit digne d’une exclusivité PS5. Que ce soit en mode performance, fidélité ou ray-tracing, le soft n’impressionne jamais réellement.

Dans l’ensemble, la pauvreté des textures et du travail sur l’éclairage, les reflets et même la définition de certains éléments de décor est bien en deçà des attentes, avec un rendu souvent digne de l’ère PS4. Rise of the Ronin offre par ailleurs quelques instants d’émerveillement où l’on se plaît à enclencher le mode photo. On a tout de même de beaux panoramas, des palettes de couleurs variées allant des couleurs chatoyantes de l’automne, des cerisiers en fleurs, des quartiers des plaisirs illuminés de toutes parts ou des bâtiments historiques dont l’immensité ou la finesse architecturale nous laisse pousser un « Waouw!« . Et c’est typiquement à ces instants que le Japon féodal dégage toute sa splendeur, malgré un gap technique injustifié.

A côté d’un Ghost of Tsushima sorti plusieurs années auparavant, le dernier jeu de la Team Ninja fait pâle figure. Le titre aurait tout gagné à s’ajuster aux standards actuels, en faisant même peut-être trembler un certain Assassin’s Creed Red qui pointe doucement le bout de son nez. Encore une fois, heureusement, le gameplay et la richesse du terrain de jeu n’a vraiment pas à rougir face à la concurrence. Nous avons ici un parfait exemple de jeu dont les graphismes ne constituent pas sa substantifique moelle.

Un nouvel open-world de référence sur PS5

Au coeur d’une époque de trouble pour le Japon, incarner un personnage dont le destin est de changer le paysage de sa nation à quelque chose d’excitant. Notre Ronin est un guerrier intrépide qui sait pertinemment saisir les opportunités qui s’offrent à lui dans les 3 clans qui se disputent le contrôle des terres et du commerce. L’aventure que propose Rise of the Ronin est de ce fait immersive à souhait. Même si on ressent l’influence de grands noms du jeu vidéo dans sa conception, le titre nous propose un étonnant mélange de saveurs, alliant l’accessibilité d’un RPG mainstream et l’exigence des combats de leurs précédentes créations comme Nioh, tout en y appliquant une belle couche d’amour pour la culture japonaise.

Si, dans l’ensemble, le jeu ne propose pas fondamentalement de nouvelles mécaniques et se montre assez décevant graphiquement pour une exclusivité PS5, tout reste très cohérent. La Team Ninja démontre sans mal sa grande expérience pour la création de moments d’action épiques tout en dirigeant d’une main de maître un scénario qui s’étend sur une toile historique dépeinte avec passion.

Points positifs:

  • Une très bonne durée de vie
  • Des régions et paysages variés avec une bonne liberté d’exploration
  • Des combats techniques, parfois bien punitifs, mais globalement accessibles
  • Une histoire de fraternité sur fond politique dense et intéressant
  • De nombreuses possibilités tactiques

Points négatifs:

  • Un personnage principal qui manque d’identité
  • Graphiquement, le jeu est assez décevant
  • La redondance des activités annexes à mi-parcours façon Assassin’s Creed
  • La relation entre le héros et sa « lame jumelle » sous-exploité
  • Une IA des PNJ souvent à la ramasse

Fiche technique de Rise of the Ronin :

Éditeur : SIE
Développeur : Team Ninja
Date de sortie : Le 22 mars 2024 sur PS5
Type : Action
Langue : français

NOS NOTES ...
NOTE GLOBALE
8
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Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.
rise-of-the-ronin-ps5-test-avis-reviewn dépit de ses lacunes techniques, "Rise of the Ronin" propose une expérience immersive et riche, mêlant habilement l'accessibilité d'un RPG mainstream avec l'exigence des combats caractéristiques de la Team Ninja. Malgré des graphismes en deçà des attentes pour une exclusivité PS5, le jeu parvient à captiver les joueurs grâce à un scénario passionnant et des mécaniques de jeu bien conçues. En explorant la fin de l'ère Edo au Japon, les joueurs sont plongés dans un monde où leurs choix influencent le destin du pays, offrant une expérience gratifiante malgré quelques défauts techniques.

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