Justice League: Knight Terrors, publié par Urban Comics en ce début d’année 2024, démarre l’année avec la promesse d’une aventure innovante, un défi à l’imagination, destiné à explorer des mondes inconnus avec pour objectif ambitieux de redorer le blason d’une série ayant traversé des turbulences, tout en se réinventant à travers une narration et un esthétisme audacieux. Ce récit, signé Joshua Williamson, qui s’est également penché sur le récent Dawn of Superman, s’inscrit dans la continuité directe des événements narratifs majeurs de l’univers DC, tout en tentant de marquer un tournant par son originalité et sa profondeur.

Synopsis:
Lorsque Batman, Superman et Wonder Woman découvrent le corps de l’un de leurs plus anciens ennemis dans le Hall de Justice, leur enquête les mène au-delà de la réalité vers un nouveau méchant appelé Insomnia… qui utilise ses pouvoirs pour engloutir chaque héros et méchant dans leurs propres cauchemars sombres et tordus. Le seul moyen de sauver le monde du sommeil éternel est d’appeler à l’aide un héros improbable : Deadman !

DC Comics se montre sous sa plus sombre parure

Knight Terrors nous transporte dans un univers où le rêve et la réalité se confondent, créant un cadre narratif à la fois onirique et terrifiant. Williamson nous propose un voyage au cœur des pires cauchemars de l’humanité, orchestré par un nouveau vilain, Insomnia, dont l’insomnie pathologique le pousse à plonger le monde dans un coma cauchemardesque sans précédent. Pour contrer cette menace, un casting inattendu de héros est mobilisé, mélangeant personnages emblématiques et figures moins connues de l’univers DC. Deadman et Sandman, héros d’un autre âge rencontrés par les lecteurs français dans les publications Arédit des années soixante-dix, côtoient des membres illustres de la Justice League dans une lutte désespérée pour sauver l’humanité de l’emprise d’Insomnia.

Ce récit se montre comme une suite spirituelle de Planète Lazarus, où une pluie verte mystérieuse, émanant du puits de Lazare, a donné naissance à une nouvelle génération de super-héros et de super-vilains. Insomnia, figure centrale de Knight Terrors, est un produit direct de cet événement, liant ainsi de manière intrinsèque les deux arcs narratifs. Toutefois, la décision éditoriale d’Urban Comics de concentrer la publication sur les épisodes clés du run américain, sans inclure les douze titres complémentaires, soulève des questions quant à la complétude de l’expérience narrative proposée aux lecteurs francophone.

Un récit en demi-teinte, malgré de bonnes intentions

Malgré ces ambitions et cette richesse narrative, ce récit obscur n’est pas exempt de critiques. La complexité de l’histoire, exacerbée par l’introduction d’une pléthore de personnages et de retours incessants sur leur passé, peut rendre la lecture ardue et rébarbative. L’approche narrative choisie par Williamson, où Deadman sert de fil conducteur en partageant ses réflexions et regrets, bien que poétique, peut par moments sembler pesante et détacher le lecteur de l’action principale. De plus, les motivations d’Insomnia, bien qu’au cœur de l’intrigue, sont présentées de manière parfois floue et peu convaincante, ajoutant à la sensation d’une trame par moments décousue.

Au niveau de ses dessins, le bouquin montre une certaine dualité artistique. D’un côté, les illustrations de Howard Porter et Chris Bachalo, bien que remarquables par leur expressivité, contribuent à l’atmosphère confuse du récit par leur style esquissé. De l’autre, Giuseppe Camuncoli apporte une touche de clarté et de dynamisme, même si sa représentation de Deadman diverge significativement de l’iconographie classique du personnage. Cette divergence artistique, bien que riche et variée, peut laisser une impression mitigée, reflétant les défis inhérents à la retranscription d’un univers complexe et multiforme.

Un incontournable ? Pas si sûr…

Justice League: Knight Terrors est une œuvre à la fois ambitieuse et imparfaite. En tentant de naviguer entre héritage et nouveauté, entre complexité narrative et clarté artistique, le récit offre un panorama riche de l’univers DC, tout en soulevant des interrogations quant à sa cohérence et sa réception. Ce titre, malgré ses défis, reste une lecture incontournable pour les amateurs de l’univers DC, offrant une exploration profonde des thèmes de la peur, de l’espoir et de la lutte contre les ténèbres intérieures et extérieures. Avec ses ombres et ses lumières, le livre incarne ainsi le dynamisme et la complexité de la bande dessinée contemporaine avec cette perpétuelle quête de renouvellement et d’innovation dans le medium.


Fiche technique de Justice League : Knight Terrors :

  • Prix : 19,91 EUR
  • Public : 6+
  • Collection : DC Infinite
  • Date de sortie : 12 janvier 2024
  • Pagination : 208 pages
  • Scénariste: Joshua Williamson
  • Dessinateur: Collectif
  • Contenu VO: SUPERMAN #1-5 + SUPERMAN ANNUAL #1 + ACTION COMICS #1051-1056 + KNIGHT TERRORS: SUPERMAN #1 -2

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici