L’univers DC Comics a souvent vu naître des récits alternatifs, des versions détournées de nos héros préférés, dans des contextes surprenants et fascinants. Urban Comics ne déroge pas à la règle avec sa sortie tant attendue depuis Batman Metal, Death Metal, DCeased et même DC Vampires: Dark Knights of Steel, portée par le talentueux Tom Taylor et l’artiste Yasmine Putri. Les protagonistes DC que nous connaissons si bien sont projetés dans un monde où se côtoient chevaliers, magie et complots royaux.

« Un monde médiéval se voit bouleverser à jamais lorsqu’un vaisseau spatial s’écrase sur une planète condamnée. Des années plus tard, le Royaume des Tempêtes confronte le tout-puissant Royaume des El et rassemble des alliés pour le défier. Mais les El peuvent compter sur un allié de poids en la personne de Bruce Wayne, l’impitoyable et dévoué chef de la garde, bien décidé à éradiquer la magie de ses terres… Les alliances se noueront et se briseront, les monarques tomberont, les royaumes s’élèveront, et ce qui semblait être la fin du monde pour beaucoup… n’était que le début d’une nouvelle ère. »

Entre acier, magie et chevaliers : un cocktail savamment dosé

Dans ce premier tome, l’auteur nous emmène dans un monde où la magie, les chevaliers et les intrigues de château sont au cœur de l’action. Ce choix artistique n’est pas sans rappeler certains RPG, où le gameplay et la narration sont intimement liés, nous plongeant au cœur d’une quête épique.

D’emblée, le lecteur est happé par cette réinterprétation audacieuse des origines des héros emblématiques. La chute d’un vaisseau spatial dans un univers médiéval bouleverse l’ordre établi et donne lieu à des affrontements entre royaumes, où magie et rivalités sont au rendez-vous. Ce n’est pas une simple transposition de personnages dans un décor médiéval; Taylor a su réinventer l’univers DC avec une finesse et une créativité qui raviront tant les néophytes que les fans aguerris.

Couverture alternative du comic book Dark Knights of Steel chez Urban Comics

Des personnages revisités avec brio

La force de Dark Knights of Steel réside aussi dans la manière dont Taylor et Putri se sont approprié ces héros. Si certains, à l’instar de Green Arrow, semblent avoir naturellement trouvé leur place dans cet univers, d’autres, tels que Lois Lane ou Poison Ivy, surprennent dans des rôles décisifs et inattendus.

L’évolution du Chevalier Noir, figure emblématique de l’univers DC, est particulièrement frappante. En modifiant subtilement certains aspects de son histoire, Taylor donne une nouvelle profondeur à Batman, renouvelant ainsi l’intérêt du lecteur pour ce personnage ô combien mythique. On retrouve cette même dynamique avec les membres de la famille El, où le comportement imprévisible de Superman et Supergirl renforce l’intensité des enjeux.

Une esthétique saisissante

Au-delà du scénario, c’est le travail graphique de Yasmine Putri qui captive. Si son style peut déconcerter lors des premières pages, l’œil s’y habitue rapidement pour se perdre dans une profusion de détails. Les dessins, qui oscillent entre influences picturales et manga, sont d’une complexité fascinante. Associées aux couleurs d’Arif Prianto, ces planches traduisent une richesse émotionnelle qui renforce l’immersion dans cette épopée.

Des ambitions parfois excessives

Nul doute que Tom Taylor s’est investi à fond dans ce projet, pourtant, cette passion semble par moments l’avoir emporté, dérivant vers une surabondance d’éléments. En voulant intégrer trop d’innovations, certains choix narratifs peinent à convaincre. Il y a un sentiment de déjà-vu lorsqu’on observe l’utilisation excessive de certains tropes, notamment dans la fusion de caractéristiques de trois antagonistes bien connus de l’univers DC. Cette profusion tend à éclipser des personnages majeurs au profit d’événements parfois prévisibles.

De plus, le cœur de l’intrigue, centré autour de la guerre, se révèle moins captivant que les arcs narratifs de figures iconiques telles que Wonder Woman, Batman ou Supergirl. L’anticipation constante de cette guerre par des personnages tels que la famille Pearce, sans qu’elle ne se concrétise, peut laisser le lecteur dans une attente frustrante, rappelant certains mécanismes de tension narrative déjà exploités dans d’autres œuvres du genre.

Il est clair que Dark Knights of Steel plonge avec délice dans l’univers de la fantasy, jonglant entre sorcellerie, démons et intrigues royales. Toutefois, l’influence d’autres œuvres majeures du genre est parfois trop perceptible, au risque de donner l’impression d’une imitation plutôt que d’une création originale.

Même si Taylor déborde de bonnes idées et que son affection pour l’univers DC transparaît clairement, certains passages du récit peuvent sembler familiers, comme s’il s’agissait simplement de recycler ses précédentes œuvres en changeant le décor.

En attente d’une montée en puissance

Alors que Dark Knights of Steel se présente comme une fusion audacieuse entre le monde des comics et la fantasy médiévale, il est clair que Tom Taylor navigue en terrain connu, parfois trop. Malgré ses moments brillants et des réinventions intrigantes de personnages iconiques, le récit peine par moments à s’affranchir de ses inspirations marquées. Toutefois, avec la promesse d’événements épiques à venir, il est permis d’espérer que les prochains chapitres sauront relever le défi et propulser cette saga dans la cour des grands du monde des comics. Seul l’avenir nous dira si ce run saura pleinement déployer ses ailes.


Fiche technique de Dark Knights of Steel Tome 1 :

  • Prix : 19.91 EUR
  • Public : 9+
  • Collection : DC Deluxe
  • Date de sortie : 22 septembre 2023
  • Pagination : 208 pages
  • Scénariste: Tom Taylor
  • Dessinateur: Yasmine Putri
  • Contenu VO: Dark Knight of Steel #1-6 + Dark Knight of Steel: Tales from the Three Kingdoms

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