Si on nous avait dit que la suite de Remnant: From the Ashes serait le hit de l’été 2023, nous ne l’aurions peut-être pas cru. Gunfire Games livre ici une suite  digne de ce nom puisque le titre présente de nouvelles qualités et corrige certains défauts reprochés au premier opus. Avec Remnant II, les développeurs mettent leurs outils à jour et délivrent l’un des premiers Action-RPG sous Unreal Engine 5 tout en mettant sur la table un concept qui garantit un vent nouveau sur le genre Souls-like.

Un retour tout feu, tout flamme

Sorti durant l’année 2019, Remnant : From the Ashes ne pouvait cacher son calibre de jeu double A. Le budget n’était pas le plus permissif, les choix artistiques forçaient la redondance de l’aventure et les outils informatiques n’étaient pas le plus performants. Malgré tout, le jeu s’en est assez bien sorti. Mais avec Remnant II, les joueurs partiront dans un voyage à travers les dimensions pour sauver une survivante coincée on ne sait où alors que le la Racine, le mal ayant décimé la quasi-totalité de l’humanité, entraîne désormais le monde dans sa chute.

Remnant II commence donc sur ce tableau et on sait d’entrée de jeu que le voyage sera délectablement pénible. Le soft dispose en effet d’un gameplay assez punitif, mais drôlement bien ficelé. En somme, il s’agit d’un Souls-like avec des armes à feu. Avant de plonger dans les différents mondes qui nous attendent, il convient d’abord de sélectionner une classe de personnage (appelés ici les « archétypes« ). C’est à ce moment que le joueur devra faire un choix au niveau des spécificités de son personnage en fonction de ses préférences de gameplay. Ici, il y en a pour tous les goûts.

Remnant II, une expérience sculptée pour la coop

Puisque le jeu repose avant tout sur du gameplay en coopération, il est judicieux de réfléchir à ce choix, surtout si l’on jour entre amis. Nous avons par exemple l’éternelle classe Healer avec le médecin, le chasseur et sa capacité à frapper où il faut à distance, un pistolero avec une maîtrise parfaite de ses armes et la capacité de cribler ses ennemis de dizaines de balles ou encore un Tank (le challenger) qui peut infliger de lourds dégâts de mêler tout en réduisant ceux reçus. Il y a d’autres Archétypes bien sûr, et certains se déverrouilleront au fil de l’aventure. Qui plus est, le joueur peut octroyer à son survivant un second archétype lorsqu’il atteint le niveau 10.

Pour visiter les mondes de Remnant II, le joueur doit passer par des fragments de Pierre Monde. L’équivalent des feux de camp dans Dark Souls. A partir de ce point de passage (activant pour le coup une sauvegarde automatique), il restaure sa santé, fait réapparaître les ennemis du niveau en cours et peut voyager dans d’autres mondes ou revenir au hub pour y affiner son équipement.

Chacun de ces mondes est généré de manière procédurale et est radicalement différent des autres. C’est-à-dire que les consoles de nouvelle génération vont pouvoir générer aléatoirement un niveau linéaire à traverser pour atteindre la prochaine zone. Ainsi, chaque joueur aura une manière unique d’aborder le level design du jeu, ce qui rend la coopération d’autant plus intéressante puisqu’un « habitué » ne pourra pas nécessairement anticiper les ennemis dans la partie d’un autre.

Puisqu’il s’agit ici d’un Action-RPG pur et dur, sachez que le niveau de difficulté est plutôt relevé par défaut. En respectant l’expérience de base que le studio Gunfire Games souhaite délivrer, il faudra redoubler d’efforts pour vaincre les boss dont le design et la boucle de gameplay sont par ailleurs très bien conçus. Chaque affrontement est un challenge unique et Remnant II s’offre sur ce point une identité qui lui est propre. En coopération, la tâche n’est pas plus facile pour autant. De ce que nous avons essayé, les boss attaquaient plus souvent, infligeaient plus de dégâts et avaient plus de points de vie. Autant dire que la stratégie est essentielle pour tomber chaque ennemi et il faudra plusieurs essais avant que cela n’arrive. Intégrer les sets de mouvements de chacun d’eux est la clé de la réussite, mais la persévérance est le maître mot.

L’Unreal Engine 5 qui le rend plus spécial

Le niveau de détail de cette suite est grandement relevé par rapport au premier chapitre. En effet, le studio fait ici usage de l’Unreal Engine 5, le nouveau moteur graphique d’Epic Games.

Sa parfaite maîtrise demande beaucoup de temps, mais Remnant II est l’un des premiers jeux exclusifs aux nouvelles consoles à en faire usage, et le rendu est plus que bon. On remarque particulièrement la finesse des jeux d’ombre et de lumière. Cela dit, ce rendu est au sacrifice d’une utilisation intensive des ressources matérielles qui oblige le studio à diminuer drastiquement la résolution sur consoles pour maintenir une framerate raisonnable. Les menus comportent alors les choix classiques entre la qualité à 30 fps (sans jamais atteindre la 4K native), un mode performances à 60 fps descendant sous la barre des 1080p ou un mode équilibré qui pourrait être le choix le pus judicieux en attendant d’éventuelles mises à jour.

A noter également que les joueurs qui possèdent un écran compatible VRR pourraient obtenir de meilleurs résultats sur la constance des FPS.

Plus ambitieux qu’il n’y paraît

Avec Remnant II, Gunfire Games met un pied dans le jeu vidéo de demain en délivrant une aventure assez classique, mais une technique efficace, tant sur la D.A. que sur le level design. Le gameplay est lui aussi très amusant, réactif et même addictif malgré ce que certaines pulsions provoquées par une succession de défaites pourraient nous faire croire. L’usage de l’Unreal Engine est assez bien optimisé sur les nouvelles consoles puisqu’il s’agit d’un des premiers jeux qui en fait usage. Au vu de ce cela implique au niveau de l’optimisation, nous sommes ravis de constater que l’expérience de jeu tient la route.

A côté de ça, on ressent encore un certain manque de profondeur dans le fond puisque l’aspect scénaristique est trop en retrait. Cet aspect empêche indéniablement le joueur de s’impliquer dans la problématique et de s’attacher à un quelconque personnage.

Le contenu end-game n’est pas non plus très présent puisqu’il se résume en fait à une chasse aux équipements parfaits. Mieux vaut alors recommencer l’aventure en expérimentant d’autres archétypes pour faire le tour du soft. Prenez en compte que la durée de vie est grosso modo de 20 heures en fonction des affinités de chacun avec ce niveau de difficulté par défaut.

Points positifs:

  • Une direction artistique lourdement remaniée et variée
  • Une boucle de gameplay addictive pour les fans du genre
  • Une difficulté pimentée sur les combats de boss
  • Les gun fights sont agréables
  • Un rendu visuel élevé par l’utilisation habile de l’Unreal Engine 5
  • Le jeu est doublé en français…

Points négatifs:

  • …mais certaines parties subsistent en VO dans les menus !
  • Une résolution qui aurait pu être plus importante, surtout en mode performances
  • Un contenu end game pratiquement absent

Fiche technique de Remnant II :Éditeur : Gearbox Publishing | THQ Nordiq
Développeur : Gunfire Games
Date de sortie : le 25 juillet sur PS5, Xbox Series X|S et PC
Type : Action-RPG
Langue : français

NOS NOTES ...
NOTE GLOBALE
8,5
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Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.
remnant-ii-test-avis-reviewRemnant II parvient sans trop de mal à proposer une expérience de jeu corsée qui s'inspire des plus grands Action-RPG tout en incorporant des mécanismes qui lui sont propres, renouvelant enfin un style de jeu qui en avait grandement besoin. Bien que sa technique reste à parfaire, on se plait à parcourir les différents mondes dont la structure est générée de manière procédurale. La D.A. est un vrai régale et est propulsée par une bonne gestion de l'Unreal Engine 5 malgré les concessions techniques que cela implique. Ne vous attendez toutefois pas à un jeu à la durée de vie extensible car le contenu end game est très pauvre, ce qui est vraiment dommage.

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